L'élection du président chinois expliquée aux enfants.

Comment le président chinois est-il élu ?

Avec 1,3 milliard d’habitants, la Chine est le pays le plus peuplé du monde. Pourtant, sais-tu que le peuple chinois ne vote pas pour élire son président ? C’est lors d’un énorme congrès que le nouveau dirigeant du pays est choisi par les membres du parti unique. Voici quelques explications.

Publié le 13 novembre 2012 à 13:17 Cet article a plus d'1 an !
Modifié le 02 septembre 2021 à 15:35

Sur cette photo, tu peux voir les membres les plus importants du Parti communiste chinois. Au centre, c'est le président actuel, Hu Jintao. Xi Jinping, son successeur, est le deuxième homme, au premier rang, en partant de la gauche. Regarde comme ils sont tous bien alignés, droits et immobiles ! Cette rigidité montre l'ordre qui règne dans le pays. Au fond, les drapeaux rouges avec au milieu la faucille et le marteau sont les symboles du parti communiste chinois. (© AFP PHOTO / XINHUA NEWS AGENCY / Lan Hongguang)

Pourquoi en parle-t-on ?

2 270 délégués du Parti communiste chinois sont actuellement rassemblés au Palais de l'Assemblée du peuple, à Pékin, pour le 18^e Congrès du parti communiste. À cette occasion, ils vont nommer Xi Jinping pour remplacer Hu Jintao à la tête de la république populaire de Chine.

L’@ctu du jour

Les institutions politiques chinoises ne fonctionnent pas de la même manière que les institutions politiques françaises. En France, tous les citoyens élisent leur président. C’est une démocratie, c’est-à-dire un système politique dans lequel l’ensemble du peuple choisit, par le vote, ses dirigeants. En Chine, cela se passe tout autrement.

Un parti unique

En république populaire de Chine, il n’existe qu’un parti unique : le Parti communiste chinois (PCC). Fondé en 1921, il compte aujourd’hui 82,6 millions de membres. Ses symboles, que tu peux voir sur la photo, sont la faucille et le marteau. Ils représentent le communisme, une organisation où les usines, les terres et toutes les richesses appartiennent à l’État.
Le système politique français est basé sur le multipartisme, c’est-à-dire sur l’existence de plusieurs partis : Union pour un mouvement populaire (UMP), Parti socialiste (PS), Parti communiste français (PCF), Front de gauche (FG), Front national (FN), etc. Ces partis sont de gauche, de droite ou au centre.

Un seul candidat

Il n’y a qu’un parti politique, il n’y a donc qu’un candidat lors de l’élection du président chinois. Là encore, ce système s’oppose au système français. Rappelle-toi, en France, pour la dernière élection présidentielle, en mai dernier, il y avait dix candidats.

On n’élit pas, on désigne !

En théorie, le président chinois est élu au suffrage universel indirect tous les cinq ans par les députés de l’Assemblée nationale populaire. Mais, dans la réalité, il est désigné par les dirigeants du PCC, qui donne des consignes de vote aux députés. La preuve, on connaît déjà son nom ! Il s’appelle Xi Jinping. Il fait partie du bureau politique du Parti communiste chinois. A côté de son rôle de président, il sera aussi secrétaire général du parti, c’est-à-dire le chef du parti.
En France, le président est élu au suffrage universel direct. Le vote se déroule en deux temps. Au premier tour, chaque citoyen choisit un candidat et dépose un bulletin dans l’urne. Les deux candidats qui ont obtenu le meilleur résultat sont qualifiés pour le second tour. Un second vote départage les deux candidats.

Pas question de critiquer !

Tu entends souvent les hommes politiques français débattre et critiquer les actions politiques des uns et des autres. En Chine, il est strictement interdit de critiquer les actes et les choix du Parti communiste chinois. C’est un régime autoritaire, c’est-à-dire qu’il faut lui obéir. Sinon, tu risques la prison. C’est ce qui est arrivé à Liu Xiaobo. Cet intellectuel avait réclamé des élections multipartites et demandé la liberté d’opinion. Cet homme est emprisonné depuis 2008 et a été condamné à onze ans de prison. Il a reçu le prix Nobel de la paix en 2010, alors qu’il était en prison.