Les Antilles sont très durement touchées par une série d’ouragans dévastateurs. En trois semaines, trois ouragans – Fay, Gustav et désormais Ike – se sont déchaînés dans le nord des Caraïbes touchant successivement la République dominicaine, Haïti et désormais Cuba. La télévision cubaine a montré des vagues énormes de plus de 7 mètres balayant tout sur leur passage. 800 000 personnes, dont 10 000 touristes étrangers, ont été évacuées.
Comme la République dominicaine et Haïti, Cuba est une île pauvre que de telles catastrophes naturelles enfoncent un peu plus dans la misère. Mais Cuba est, en plus, soumise à l’embargo américain. Cela signifie que les Cubains n’ont pas le droit d’acheter aux Américains, ni le droit de leur vendre quoi que ce soit (*).
Les Cubains, qui se sont exilés aux États-Unis, n’ont ainsi pas l’autorisation d’envoyer de l’argent pour aider leur famille restée à Cuba. Mais, surtout, les Américains refusent de vendre aux Cubains le matériel dont ils auraient besoin pour reconstruire leur île. Et gare aux pays qui vendraient ce même matériel aux Cubains : les Américains les sanctionneraient immédiatement !
Les États-Unis ont proposé une aide de 100 000 dollars à Cuba après le passage du cyclone. Si l’Amérique veut vraiment aider les Cubains, elle doit lever, c’est-à-dire supprimer, l’embargo a déclaré le président Fidel Castro. Les États-Unis ont exclu cette possibilité.

(*) L’embargo a été décidé par les États-Unis, en 1962, pour sanctionner le manque de démocratie à Cuba. Le peuple, qui manque par conséquent de tout, est la première victime de cette décision.