Le président Pervez Musharraf a proclamé l’état d’urgence : cette procédure lui permet de faire arrêter n’importe qui sans jugement, d’interdire les rassemblements, de suspendre la publication des journaux et les émissions de télé. Le président annule ainsi la liberté d’expression qui forme l’un des grands principes de la démocratie. Il veut empêcher les citoyens d’être informés librement et de se rassembler… contre lui.

Pervez Musharraf veut rester à la tête de l’armée alors qu’il avait annoncé le contraire. Or, la loi pakistanaise affirme qu’il est impossible d’être à la fois le chef du pays et le chef de l’armée. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtées depuis le week-end. Beaucoup sont des avocats, des juges et des membres de partis politiques qui protestent contre le coup de force de Pervez Musharraf. Le président, lui, affirme que les juges l’empêchent de lutter efficacement contre le terrorisme. Mais il semble qu’il veuille surtout se maintenir au pouvoir par tous les moyens. Un pouvoir dont Pervez Musharraf s’était déjà emparé par la force il y a 8 ans.