La mort des éponges
Dans certaines îles grecques, la pêche des éponges est, plus qu'un commerce, une véritable tradition. Mais ces animaux marins risquent de disparaître, victimes d'une étrange maladie.

Il y a une cinquantaine d'années, les pêcheurs grecs ont été victimes de l'apparition des éponges artificielles. Mais les éponges naturelles, de meilleure qualité, ont résisté : plus douces, plus résistantes, elles sont utilisées seulement pour se laver. Leur préparation est la même qu'au siècle dernier : les pêcheurs marchent dessus pour en extraire un liquide laiteux puis ils grattent la fine écorce noire qui recouvre l'éponge et, enfin, la font sécher. Parfois, les pêcheurs la taillent pour lui donner une forme ronde. Les méthodes de pêche, elles, ont changé : il y a plusieurs siècles, les hommes risquaient leur vie en plongeant à une vingtaine de mètres de profondeur pour ramener l'animal. Puis les pêcheurs ont utilisé des filets lestés de plomb pour racler les fonds marins. Enfin, certains utilisent un scaphandre et peuvent ainsi choisir les plus belles éponges et laisser se développer les autres jusqu'à la prochaine pêche.
Mais aujourd'hui, les éponges pêchées en Méditerranée ont triste mine : trouées, rongées, elles se déchirent facilement et sont invendables. Une maladie mystérieuse semble décimer ces animaux marins. Une maladie pourtant connue depuis longtemps en Méditerranée mais aussi dans l'Océan Atlantique, près du Mexique. Selon des chercheurs, ce mal pourrait être favorisé par le réchauffement des eaux de la Méditerranée. En attendant, les pêcheurs grecs assistent avec impuissance à la disparition progressive de leur gagne-pain mais aussi d'une tradition vieille de plusieurs siècles.