La rue fait plier le gouvernement
Plusieurs dizaines de milliers de Libanais sont descendus dans la rue hier. Et, à la surprise générale, le gouvernement a fini par démissionner dans la soirée. Depuis l'assassinat du chef du gouvernement Rafic Hariri, la colère monte au Liban.

Il n'y avait pas école, hier, à Beyrouth, la capitale libanaise. Il n'y avait pas non plus de banques ouvertes, ni d'entreprises et très peu de commerces…C'était la grève générale. Parallèlement, plus de 60000 manifestants défilaient dans les rues. La colère des Libanais a éclaté le 14 février dernier après l'attentat qui a frappé l'ancien chef du gouvernement, Rafic Hariri. Les manifestants sont persuadés que cet assassinat a été commandé par les Syriens, leurs voisins, qui contrôlent les 2/3 de leur territoire depuis 25 ans. Rafic Hariri s'opposait à cette domination syrienne. Il réclamait l'indépendance du Liban. Les Syriens ne lui auraient pas pardonné cet affront.
Aujourd'hui, les Libanais exigent toute la vérité sur la mort d'Hariri. Ils souhaitent aussi le départ des 14000 soldats syriens du pays. Leur détermination à se faire entendre est très forte. Hier, la police leur avait interdit de manifester. Or, ils n'ont pas craint de descendre dans la rue. Dans le même temps, les députés de l'opposition ont présenté lundi une motion de censure, c'est-à-dire un texte condamnant le gouvernement et lui demandant de démissionner. À la surprise générale, ils ont été entendus : dans la soirée, le gouvernement a démissionné. C'est une première victoire. Mais beaucoup reste à faire : le président, allié des Syriens, lui, est toujours en place. Et la Syrie n'est pas décidée à ‘lâcher'le Liban.
Député : représentant du peuple