“La torture sur les enfants est rarement punie”
Depuis 40 ans, l'association Amnesty International défend les droits de l'homme à travers le monde. Pauline David t'explique comment, depuis quelques années, son association attire l'attention des dirigeants politiques sur la situation des enfants.

Les Clés Junior : Comment Amnesty peut-elle intervenir pour protéger les enfants victimes de violences ?
Pauline David : Au début, Amnesty s'est surtout occupée du sort des prisonniers politiques. Elle ne s'intéresse aux enfants que de façon assez récente. Car il est difficile de recueillir des témoignages d'enfants contre la volonté des adultes. De plus, pour ce qui est des cas de torture ou de maltraitance, on peut seulement intervenir quand ça se passe dans un endroit qui dépend des Gouvernements, comme par exemple un orphelinat. Alors que c'est dans les familles qu'il y a le plus de cas.
Qui sont ces enfants que l'on torture ?
Ce sont notamment des enfants des rues. Dans le monde, on estime à 100 millions le nombre d'enfants ainsi livrés à eux-mêmes. Et dans certains pays, comme en Amérique latine, ils sont souvent victimes de violences de la part de la police. Mais le problème de la torture sur les enfants, c'est qu'elle est rarement punie. Ce genre de passage à tabac est considéré comme quelque chose de normal. De plus, un enfant des rues qui témoigne n'a aucune chance d'être écouté. Il est très difficile d'en arriver à un procès. A Amnesty, nous rappelons donc aux autorités de ces pays qu'ils doivent garantir les droits de leurs enfants.
Il y a aussi le cas des enfants-soldats…
En effet, ces enfants sont enrôlés de force pour aller combattre dans les conflits. Très souvent, ils sont drogués, et ce sont les plus petits qui sont envoyés en 1ère ligne. Aujourd'hui, on estime qu'il y a 250000 enfants-soldats dans le monde, la plupart en Afrique : en République Démocratique du Congo, en Ouganda et en Sierra Leone.
Justement, en Sierra Leone, de nombreux enfants-soldats viennent d'être relâchés par l'armée des opposants au Gouvernement.
Oui, c'est déjà un pas en avant. Cela montre que la sensibilisation progresse. Mais selon les règles internationales sur les enfants, il est possible d'être soldat dès l'âge de 15 ans. Aujourd'hui, avec d'autres associations, Amnesty se bat pour que cet âge soit repoussé à 18 ans.
Si toi aussi tu veux contribuer au respect des droits des enfants dans le monde, tu peux contacter le groupe Amnesty le plus proche de chez toi, ou t'adresser à Amnesty “Education et droits humains”, tél. : 01 53 38 66 15.
Amnesty international fête aujourd'hui ses 40 ans d'existence. Pour en savoir plus sur cette association, lis l'article dans les Clés Junior n°295.