Le retour des dirigeables
On croyait les ballons dirigeables complètement disparus. Mais aujourd'hui, plusieurs entreprises en Europe envisagent d'en faire voler à nouveau. Ces dirigeables nouvelle génération pourraient transporter des marchandises lourdes et volumineuses, comme par exemple des pièces d'avions.

En 1937, dans le ciel au-dessus du New-Jersey (Etats-Unis), l'Hindenbourg s'enflammait. En quelques secondes, il n'en est plus rien resté, et 35 personnes ont péri dans la catastrophe. L'Hindenbourg, c'était alors le nom du plus gros dirigeable du monde. A cette époque, ces énormes ballons plus légers que l'air, et propulsés par des moteurs, étaient des moyens de transport assez répandus. Mais après l'accident de l'Hindenbourg, les pays ont cessé d'en fabriquer.
Aujourd'hui, plusieurs grosses entreprises, en Allemagne, en France et en Russie, envisagent de construire à nouveau des ballons dirigeables. Car ces vaisseaux présentent plusieurs avantages par rapport aux autres modes de transport. Ils pourront accéder à des régions où les avions ne peuvent pas aller, et apporter par exemple des vivres à des populations en danger. Ils transporteront des produits lourds et encombrants beaucoup plus facilement, comme des pièces d'avion en un seul tenant. Mais surtout, faire voler un dirigeable coûtera moins cher qu'un avion ou un hélicoptère, alors qu'il peut emporter des cargaisons bien plus lourdes.
Ainsi, les Allemands travaillent en ce moment sur un projet de super-dirigeable, le Cargo Lifter 160. Ils en ont déjà fait voler une maquette. Et au sud de Berlin, la capitale allemande, des ateliers de construction devraient bientôt se mettre à l'oeuvre. Long de 260 mètres, et 3 fois plus gros que l'Hindenbourg , cet engin pourra transporter 160 tonnes à la fois, et voler 10000km sans escale à 90km/h de moyenne. Pour le charger et le décharger, il sera amarré au sol par 4 câbles d'acier tout en continuant de planer dans l'air, tandis qu'une grue fera le travail par en dessous.
Mais ce Cargo Lifter ne risque-t-il pas de connaître le même destin tragique que l'Hindenbourg ? A priori non, car les futurs dirigeables seront gonflés à l'hélium, alors que le malheureux Hindenbourg fonctionnait à l'hydrogène, un gaz très inflammable. Et si un projectile venait à perforer l'enveloppe du ballon ? Alors, l'hélium s'échappera lentement par le trou, et le dirigeable atterrira en douceur. Le dirigeable est certes moins rapide que l'avion, mais au moins il ne s'écrase pas.