Les locataires de l’espace
3 astronautes doivent arriver aujourd'hui à bord de la toute nouvelle Station spatiale internationale. Ils vont y habiter pendant 4 mois, et continueront le montage de ce gigantesque engin.
Le 1er est américain, les 2 autres sont russes. William Sheperd, Youri Guidzenko et Sergueï Krikalev ont décollé mardi de la base de Baïkonour, au Kazakhstan, à bord d'une fusée Soyouz. Objectif : la toute nouvelle Station spatiale internationale (SSI). Les 1ers éléments de cette station ont été lancés dans l'espace il y a 2 ans pour remplacer la vieille station Mir. Depuis, elle tourne autour de la Terre, mais personne ne l'a encore jamais été habitée.
Aujourd'hui, les 3 astronautes prennent possession de leur nouveau logement. Pendant 4 mois, ils vont vivre ensemble dans le module appelé Zvezda, et qui correspond à la seule partie habitable de la station. Dès leur arrivée, ils doivent d'abord activer les systèmes qui leur permettront de survivre : le four pour chauffer leurs repas, les appareils pour fabriquer l'air et l'eau potable, la communication avec la Terre… Puis la vie à bord va commencer.
Comme la SSI fait le tour de la Terre en 1 heure et demie, il n'y a pas vraiment de jour et de nuit pour les astronautes. Ils se réveillent grâce à une sonnerie électronique, après avoir dormi 8 heures dans leurs sacs de couchages, suspendus à la verticale contre la cloison pour éviter les chocs (dans l'espace, à cause de l'apesanteur, il n'y a pas de haut ni de bas). Ils ont ensuite 2 heures pour faire leur toilette, lire leurs messages, et déjeuner sur des plateaux-repas fixés à même la table.
Mais leur véritable travail va consister à préparer le montage du reste de la station. Au cours de leur séjour, ils vont accueillir d'autres équipages, et réceptionner de nouveaux éléments (panneaux solaires, laboratoires, sas…). Ainsi, d'ici 5 ans, une trentaine d'éléments viendront s'ajouter pour composer le plus grand engin spatial jamais mis en orbite par l'homme. Alors certes, on y réalisera quelques expériences scientifiques. Mais le projet aura quand même coûté 800 milliards de francs (au lieu des 60 milliards prévus au départ). Aussi, pour beaucoup, ce coût apparaît totalement démesuré par rapport à son utilité.