Les oisillons battent de l’aile
Même la douceur peut être dure. En particulier pour les oiseaux, victimes de l'apparition précoce du printemps. C'est à ne plus rien comprendre…
La nature fonctionne comme un puzzle. Tout s'emboîte et se complète. Ainsi, au printemps, la naissance des oisillons correspond à l'apparition des chenilles dans les forêts. Dès que les oeufs ont éclos, les parents partent alors en quête de chenilles qui constituent l'aliment de base des petits volatiles. Mais cette année, le printemps est arrivé plus tôt que d'habitude. Le temps a été si doux que les chenilles sont apparues avant l'heure dite. Résultat, les chenilles, aujourd'hui, sont mortes (leur durée de vie est très courte). Et les oisillons qui, eux, viennent de naître manquent de nourriture.
Une équipe de scientifiques vient de montrer que l'arrivée précoce du printemps pose problème pour les oiseaux, et en particulier pour les mésanges bleues. Car les parents, à cause du manque de chenilles, doivent travailler deux fois plus afin de nourrir leurs petits. Cet effort les épuise : ils sont en moins bonne santé, se reproduisent moins et risquent de mourir pendant l'hiver.
Les hivers de plus en plus doux et l'arrivée précoce du printemps perturbent donc la collaboration qu'entretenaient animaux et végétaux dans la chaîne de la vie. Si les arbres et les chenilles réagissent très vite à ce réchauffement, les oiseaux, et les vertébrés en général mettent plus de temps à s'adapter. À ce jeu-là, seuls les volatils les plus robustes résisteront.