Préparer l’après-guerre
Alors que les opérations militaires sont bloquées autour de Caen, les dirigeants de la France libre songent déjà à la paix.

L’@ctu du jour
Depuis plus d'une semaine, les troupes alliés piétinent devant Caen défendue avec acharnement par les Allemands. Alors que la guerre est encore loin d'être gagnée, certains préparent déjà l'avenir, à commencer par le général de Gaulle. Début juillet 1944, le chef du gouvernement provisoire de la République française (GPRF) est en voyage aux Etats-Unis et au Canada. Il tient à se faire officiellement reconnaître comme le véritable représentant de la France par les Alliés.
Mais les dirigeants américains hésitent, car le GPRF, tout comme la plupart des groupes de la Résistance, compte de nombreux membres du parti communiste. Or, les dirigeants américains rejettent profondément les idées de ce parti politique. Ils s'en méfient aussi parce que le parti communiste français obéit au parti communiste russe qui contrôle la Russie. Laisser trop de liberté aux communistes français, c'est peut-être risquer de laisser un jour la France aux mains des communistes russes, se disent les dirigeants américains.
Le général de Gaulle réussit à convaincre les Américains et les Canadiens qu'il détient une véritable autorité sur les résistants, notamment les communistes. Dès son retour, le général français s'empresse de nommer des représentants dans chaque département. Leur rôle : restaurer l'autorité de l'État français et… ne surtout pas l'abandonner aux communistes. Après la guerre, le général s'opposera souvent au parti communiste. Mais en ce début de mois de juillet 1944, il ne faut surtout pas se brouiller avec ce parti politique qui occupe une place très importante dans la résistance. Chef de guerre, le général de Gaulle est donc aussi un homme politique qui doit préparer l'après-guerre.