L’@ctu du jour :
Un sommet pour quoi faire ?
Chaque année, des espèces végétales et animales disparaissent de la planète. Ainsi, on estime que depuis 1963, 30 % des espèces animales ou végétales ont disparu. Pire : 17 291 espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, soit une espèce sur trois ! Selon les scientifiques, à cause de l’activité humaine (déforestation, surpêche, etc.), les espèces disparaissent 1 000 fois plus vite qu’elles ne le feraient naturellement.
Le sommet de Nagoya s’est donné trois missions : fixer des objectifs concrets pour préserver la biodiversité d’ici à 2020, trouver des moyens de financer cette sauvegarde, et enfin, proposer des solutions pour permettre aux pays du Sud de vivre de leurs connaissances sur les plantes et ainsi, lutter contre la biopiraterie.
La biopiraterie, c’est quoi au juste ?
La biopiraterie désigne une sorte de vol des entreprises des pays du Nord envers les populations des pays du Sud.
Explication. Pour fabriquer des médicaments, des crèmes ou des déodorants, les industries pharmaceutiques et cosmétiques utilisent des molécules issues de plantes provenant des pays du Sud. Pour cela, ils se servent des connaissances des populations locales sur ces plantes aux vertus miraculeuses. Grâce à la vente de ces produits, les entreprises gagnent beaucoup d’argent. En revanche, les populations qui cultivent ces plantes et transmettent leurs secrets, elles, ne gagnent rien.
L’objectif du sommet de Nagoya est d’obliger les entreprises à partager ce que leur rapporte la vente de ces produits avec les populations qui cultivent et utilisent ces plantes.
La population San : un exemple à suivre
Depuis toujours, la population San, qui vit dans le désert du Kalahari en Afrique du Sud utilise une espèce de cactus comme coupe-faim. En 2001, ce peuple s’est aperçu qu’un laboratoire utilisait cette plante dans la fabrication d’un médicament contre le surpoids. Ce médicament se vendait à des millions d’exemplaires chaque année, sans que les San ne touchent un centime. Après plusieurs années de négociation, les San ont finalement obtenu de recevoir un pourcentage de chaque vente. Bien qu’infime, cette somme représente un symbole.
Espérons que cet exemple sera suivi.
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Le mot du jour : biopiraterie
Le mot « biopiraterie » provient du mot « biologique » qui désigne le vivant et du mot « piraterie » qui vient du latin « pirata », « tentative ». La biopiraterie, c’est le vol du vivant ; c’est le fait pour une entreprise de s’approprier et d’exploiter les bienfaits une plante afin de développer un produit (médicament, produit de beauté, etc.) sans demander l’autorisation à la population qui a transmis ces connaissances, ni partager les bénéfices avec elle. On parle également de « biopiratage »
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La question du jour :
Où se tient le sommet sur la biodiversité :
– En Inde
– En Chine
– Au Japon
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Les liens du jour :
– Un dossier complet sur la biodiversité :
– Site de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) qui publie chaque année un rapport sur la biodiversité dans le monde.
Coline Arbouet