Le 3 novembre dernier, le président Pervez Musharraf a déclaré que le Pakistan était en état d’urgence après de nombreuses manifestations et des attentats dans le pays. Deux attentats ont fait 136 morts, le jour où Benazir Bhutto, l’ex-Premier ministre du Pakistan, défilait dans les rues de Karachi pour fêter son retour. Après des années d’exil à l’étranger, cette femme politique pakistanaise, chef du PPP, le Parti du peuple pakistanais, a prévu de participer aux élections présidentielles du pays en janvier 2008. Mais Pervez Musharraf ne veut pas laisser sa place si facilement.
Depuis les attentats, le président, également chef des armées, a interdit à Benazir Bhutto de sortir de sa maison, pour préserver sa sécurité, mais certainement aussi pour l’empêcher de parler au peuple pakistanais. Depuis plusieurs semaines, le pays est totalement bloqué par un président qui exerce une véritable répression. Les avocats et opposants politiques qui manifestent leurs opinions sont immédiatement arrêtés. Depuis le 3 novembre, plus de 2 500 avocats ont été mis en prison. Aujourd’hui, beaucoup de Pakistanais sont privés de leur liberté d’expression. Ils souhaitent le départ de Pervez Musharraf, au pouvoir depuis 8 ans, pour enfin organiser des élections démocratiques dans le pays.
Exil : dans le cas de Benazir Bhutto, c’est le fait d’avoir été forcée de quitter son pays pour, par exemple, des raisons politiques.
Répression : résoudre des situations par la force.
Ariane Mélazzini-Déjean