Un parti complice des attentats
Les dirigeants espagnols ont voté hier l'interdiction pour 3 ans d'un parti politique, Batasuna. Ce parti est accusé de soutenir le groupe terroriste ETA. Depuis une trentaine d'années, Batasuna et ETA exigent que la région appelée Pays Basque devienne un pays libre.
Le Pays Basque est une région située à la fois en Espagne et en France, à l'ouest de la chaîne des Pyrénées. Il a sa propre langue, le basque, encore parlée par de nombreux habitants. Et du côté espagnol, les dirigeants de cette région ont également certains pouvoirs, qu'ils exercent librement par rapport au gouvernement espagnol.
Mais certains Basques voudraient que leur région ne fasse plus du tout partie ni de l'Espagne, ni de la France, et devienne un pays indépendant. Pour faire entendre leur voix, ils se sont regroupés dans différentes organisations. La plus violente est le groupe ETA, qui commet régulièrement des attentats dans toute l'Espagne. Ces attentats ont fait 800 morts depuis 1968.
Le groupe ETA est lié à un parti politique, appelé Batasuna, qui défend les mêmes idées que lui. Le rôle de Batasuna n'est pas de poser des bombes, mais de présenter des candidats aux élections. Ainsi, 1 électeur sur 10 a voté pour ce parti lors des dernières élections au Pays basque. Cependant, la justice et le gouvernement espagnols estiment que Batasuna est complice des attentats de l'ETA, et qu'il représente un danger. Après un attentat qui, le 4 août, a causé la mort d'une fillette de 4 ans, le gouvernement a décidé d'interdire ce parti. Cela signifie que Batasuna n'aura plus le doit de porter son nom et que ses lieux de réunion seront fermés. Mais le fait d'interdire un parti, quelles que soient ses idées, est jugé comme anormal pour un pays libre comme l'Espagne. C'est d'ailleurs la 1re fois depuis 25 ans que ce pays prend une telle décision.