1jour1actu a rencontré Claire Nouvian, journaliste spécialisée dans les questions d’environnement. Elle a fondé l’association Bloom qui lutte pour la protection des océans.

1jour1actu : C’est quoi, la pêche en eau profonde ?

Claire Nouvian : De gros bateaux, appelés « chalutiers » jettent dans l’eau d’immenses filets qui avalent tout sur leur passage : les poissons, mais aussi les plantes, les coraux et même de gros requins. Ils peuvent remonter plusieurs tonnes de poissons chaque jour. Cette méthode, appelée « chalutage » est destructrice. Sur 100 poissons pêchés, seuls 3 vont être retenus pour être vendus : la lingue bleue, le sabre noir et le grenadier. Les autres seront rejetés à la mer sous forme de bouillie : c’est le cas du Macropinna, dont le dessus de la tête est transparent, et le siphonophore géant, une sorte de serpent des mers qui mesure 100 mètres de long !

Quelles sont les conséquences de cette pêche ?

Claire Nouvian : C’est une catastrophe écologique. Les profondeurs des océans sont un réservoir de biodiversité. À chaque fois qu’on y plonge, on découvre de nouvelles espèces. De plus, les poissons qui vivent dans les grands fonds mettent beaucoup de temps à se reproduire. Il faudra des dizaines d’années pour réparer ce que détruit le chalutage. Quand on mange un poisson d’eau profonde, on est sûr que sa capture a généré la capture d’une espèce menacée.

Plus de 700 000 personnes ont signé la pétition Bloom contre le chalutage, est-ce que cela peut changer les choses ?

Claire Nouvian : Pour nous, c’est symbolique. Cela signifie qu’un Français sur 100 a pris le temps de cliquer contre la pêche. Grâce à cette pétition, des magasins, comme Casino par exemple, ont décidé de ne plus vendre de poissons d’eaux profondes.