Pourquoi on en parle ?

Parce que, selon une récente étude de l’ONU (Organisation des Nations unies), la faim dans le monde a reculé ces quinze dernières années. Cette nouvelle est encourageante, mais, aujourd’hui encore, 925 millions de personnes sont mal nourries sur la planète.

L’interview du jour

Pierre Rabhi est paysan et philosophe. Depuis les années 1980, il travaille sur l’agroécologie. Il s’agit d’une nouvelle méthode pour donner la possibilité à tous de cultiver la Terre en la respectant et qui permettrait de nourrir toute la planète ! Explications.

Comment expliquez-vous que tout le monde ne mange pas à sa faim ?

La planète meurt de faim à cause de l’injustice de l’humanité. Une minorité des humains confisque au reste des hommes son droit à manger. Le problème, c’est qu’un cinquième de la population mondiale, dont nous faisons partie, consomme plus qu’elle ne devrait.
De quoi avons-nous besoin pour vivre ? De manger, d’être vêtu, d’être abrité et d’être soigné. Le reste, c’est du superflu. On a donné tellement d’importance au superflu que l’on en a oublié l’essentiel : que tout le monde puisse manger à sa faim dans le monde.

Alors, comment mettre fin à la faim dans le monde ?

La nature est très prodigue. Elle produit beaucoup et tout le temps sans avoir besoin de recevoir grand-chose. Prenons un exemple : lorsque tu manges une tomate, sais-tu qu’il te suffirait de replanter chacune des graines qui sont à l’intérieur pour obtenir de nouvelles tomates ?
La planète Terre comporte des biens extraordinaires. L’homme les pille et les dégrade pour gagner de l’argent et produire de la croissance. Il détruit les forêts pour fabriquer des meubles, pollue les mers pour transporter du pétrole, etc. Il ne faut pas oublier que nous n’avons qu’une planète ! Il faut la protéger.

L’homme que tu vois sur cette photo, c’est Pierre Rabhi, paysan et philosophe. (© AFP PHOTO / FRANCOIS GUILLOT)


Si nous respections cette nature, alors nous pourrions produire en très grandes quantités, et en qualité. C’est ce que l’on appelle l’agroécologie. On cultive sans empoisonner la Terre et en recyclant les déchets naturels de la planète.
Et cela fonctionne ! La preuve : nous avons réussi à faire pousser du blé dans le désert africain, là où la terre est la plus sèche. Le principe, c’est de se dire : ma terre me donne de quoi me nourrir, je lui redonne de quoi vivre !

Pourquoi, selon vous, cette méthode n’est-elle pas employée ?

Parce que l’agriculture moderne fait vivre de nombreuses industries, celles qui fabriquent des engrais et des pesticides, par exemple. Cela crée beaucoup de travail et rapporte de l’argent aux États, alors ils ne veulent pas abandonner cette forme d’agriculture.
 

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