Pourquoi on en parle ?

Parce qu'en 2012, la Ligue pour la protection des animaux (LPO) fête ses 100 ans !

Le débat du jour :

•  LES OISEAUX SONT-ILS EN DANGER EN FRANCE ?

Les espèces d’oiseaux les plus menacées vivent dans les campagnes.

Philippe Jourde, naturaliste à la LPO (ligue pour la protection des oiseaux)
Leur déclin est vraiment important. Heureusement, les espèces qui font l’objet de mesures de conservation se portent bien. Mais les oiseaux des milieux forestier souffrent. Dans les milieux bâtis, c’est pas mal. Les étourneaux ou les pinsons des arbres se portent très bien. Avec la suppression des haies, l’utilisation massive de pesticides ou la culture d’une seule plante sur de grandes parcelles, les oiseaux n’ont plus d’endroits où nicher, ni de nourriture diversifiée. L’urbanisation est aussi un facteur du déclin des oiseaux.

On a plutôt tendance à s’intéresser à ceux qui vont mal.

Jean-Marie Boutin, spécialiste des oiseaux migrateurs à l’ONCFS (office national de la chasse et de la faune sauvage)
En 1960, le nombre de rapaces avaient chuté car on les considérait comme nuisibles. Ils ont été protégés en 1972 et depuis, en moyenne, leur nombre a été multiplié par 4. Mais pour les oiseaux communs de nos jardins, nombreux, on a du mal à se rendre compte de leur déclin.

Des espèces inconnues en France il y a 25 ans se développent.

Patrice Febvret : C’est le cas de la tourterelle turque. Le cormoran aussi est en augmentation, et il pose parfois quelques problèmes. À l’inverse, il y a des espèces qui diminuent. Les milieux les plus riches en faune ne sont pas les forêts mais les limites entre différents milieux, entre un champ et un bois par exemple.

• PEUT-ON MIEUX LES PROTÉGER ?

Évidemment on peut faire quelque chose !


Philippe Jourde : D’abord, il faut interdire de tuer les espèces en danger comme le courlis cendré. Sans interdire la chasse, on ne doit plus tirer pendant de longs mois. Chacun peut aider les oiseaux, en plantant des arbres ou en gardant les pelouses sauvages pour qu’ils aient des graines.

La chasse peut être un facteur aggravant pour certaines espèces.

Jean-Marie Boutin : La tourterelle des bois est migratrice. On peut la protéger en France, mais il faut aussi l'aider dans le sud du Sahara où elle passe 6 mois par an. Parfois, on doit gérer la surpopulation comme pour le grand cormoran. Les pisciculteurs ne l'aiment pas : il mange beaucoup de poissons ! Ce n’est pas le tout de protéger une espèce. Les actions sur le terrain sont très importantes, que ce soit un citoyen qui met une mangeoire dans son jardin ou un grand plan européen. Pour l’outarde canepetière par exemple, des aides sont versées aux agriculteurs volontaires pour qu'ils ne fauchent pas la luzerne pendant qu'elle élève ses petits.

Il faut mettre en place de nouvelles mesures.

Patrice Febvret, chargé de mission à la chambre d’agriculture d’Ile-de-France

On explique et on passe des contrats avec les agriculteurs, comme pour la chouette chevêche, qui, avec la diminution des vergers en Ile-de-France, ne trouve plus de trous dans les arbres pour nicher. On réinstalle des arbres fruitiers et des nichoirs. Et on évite de moissonner quand le busard cendré est en train de nicher.

Tu peux retrouver ce débat dans le magazine Wapiti du mois de mai.

Le blog de Wapiti.