Champion assisté par ordinateur
Aux JO de Sydney, certains athlètes porteront des tenues étranges supposées améliorer les performances. Est-ce un réel progrès ou un coup de pub orchestré par les fabricants d'articles de sport ?
Chaussures à semelles de carbone, casque de cycliste profilé, combinaison chauffante pour garder les muscles à la bonne température… À Sydney, certains athlètes ressembleront à des personnages de science-fiction issus du futur. C'est justement le but recherché par les marques de sport comme Adidas, Nike ou Reebok. Les JO sont pour leurs produits une formidable vitrine regardée par des milliards de spectateurs. Il s'agit donc de montrer la meilleure image possible et de prouver que ces tenues et ces nouveaux équipements ne sont pas des gadgets mais des innovations vraiment utiles.
Les champions reçoivent des sommes très importantes pour porter des combinaisons spéciales devant les caméras du monde entier. Mais en privé, certains doutent de leur intérêt. Par exemple, dans les épreuves de natation devrait apparaître une nouvelle combinaison permettant de glisser plus vite dans l'eau. Mais certains sportifs comme le russe Alexandre Popov, l'un des favoris des JO, préfèrent nager sans. En revanche, dans le cyclisme, les nouveaux vélos, profilés et plus légers, sont une véritable avancée. Ils fendent mieux l'air et permettent de gagner de précieuses secondes.
Certains de ces équipements sont réellement efficaces. Mais ils risquent d'entraîner une inégalité entre ceux qui en profitent et les autres. Lors des JO de 1996, des athlètes des Comores (un groupe d'îles de l'Océan Indien) avaient ainsi choisi de courir pieds nus parce qu'ils n'avaient pas les moyens d'acheter les mêmes chaussures de sprint que leurs adversaires.