Des lutteurs plutôt sympas
Au gouren, on multiplie les politesses avant, pendant et après les combats. Cette forme de lutte sans violence est toujours très prisée par les Bretons, enfants comme adultes, garçons comme filles. Dernier article de notre série sur les sports traditionnels français.

Autrefois, le gouren permettait aux paysans de Bretagne de mesurer leur force à la fin de leur journée de travail. Les Bretons ont su préserver cette pratique. Ils ont fait du gouren un sport moderne. On le pratique toujours lors des fêtes traditionnelles, mais aussi dans les écoles, dans des clubs, lors de championnats régionaux et même européens, avec une dizaine de pays représentés.
De même, les règles ont été écrites de façon très précise. Ainsi, le but du jeu au gouren est de faire tomber son adversaire sur le dos. Les 2 omoplates doivent toucher le sol en premier, et simultanément. Pour y parvenir, il est interdit de saisir les membres inférieurs de l'adversaire avec les mains. Seules les jambes travaillent : en fauchage, en balayage, en barrage… Si un lutteur chute sur l'épaule ou sur les reins, son adversaire marque un point, et le combat reprend, en position toujours debout.
Au gouren, il y a aussi tout un rituel pour montrer que l'on respecte son adversaire. Avant chaque combat, les lutteurs prononcent un serment, où ils jurent de lutter “sans traîtrise et sans brutalité”. Puis ils s'embrassent. Pendant le combat, ils s'arrêtent pour se serrer la main après chaque chute. Et à la fin du combat, ils s'embrassent à nouveau.
Dans la même série, lis aussi Les échasses landaises, la quille aveyronnaise , la force basque, les joutes nautiques et la soule.