Dopés sans le savoir ?
Des champions de lutte accusent leurs anciens dirigeants de les avoir dopés, il y a 20 ans, sans le leur dire. L'un d'eux estime aujourd'hui souffrir de séquelles à cause de ces produits.

C'est un cas unique en France. Pour la 1ère fois, ce n'est pas la justice qui accuse des sportifs de s'être dopés. Mais des sportifs accusent leurs dirigeants de les avoir dopés à leur insu. Les faits se seraient déroulés il y a 20 ans, dans une grande école de sport (l'INSEP). Pendant des mois, l'entraîneur de l'équipe de France de lutte aurait fait des piqûres à ses athlètes, en leur faisant croire qu'il s'agissait de vitamines. En fait, il leur injectait un produit dopant destiné à améliorer leurs performances en vue des Jeux olympiques de 1984, à Los Angeles (Etats-Unis). Les lutteurs ne l'auraient appris qu'après. Or, cette pratique est illégale, et elle est nocive pour la santé des sportifs.
Telles sont les accusations que d'anciens lutteurs portent aujourd'hui contre leur entraîneur de l'époque, ainsi que contre un dirigeant et un médecin. Parmi ces plaignants figure un ancien champion de France, Georges Marx. Celui-ci souffre de sérieux ennuis de santé. Il a dû subir une opération chirurgicale. Il estime que sa maladie a été causée par ces piqûres. Il réclame donc une compensation.
Mais l'entraîneur rejette ces accusations. Pour lui, Georges Marx agit uniquement par vengeance, car on lui aurait refusé un emploi. Le ministre des Sports a ordonné une enquête pour y voir plus clair.