Le Vendée Globe a failli perdre l’un de ses marins. Dans la nuit de lundi à mardi, alors qu’il traverse une zone dangereuse, près du cap Horn, le skippeur Jean Le Cam lance un appel de détresse… puis plus rien. De longues heures d’attente s’ensuivent, tandis que les secours se mettent en place. Finalement, dans la matinée, il donne signe de vie, en actionnant une balise de détresse. Ouf ! Jean Le Cam est toujours en vie et deux autres skippeurs de la course, Vincent Riou et Armel Le Cleac’h font route vers lui. Dans l’après-midi, Vincent Riou arrive sur la zone du naufrage. Il constate que Jean Le Cam est réfugié à l’intérieur de la coque du bateau. Cela fait 18 heures. Il fait 5 ou 6 °C sur place, la mer est démontée, il faut agir vite : le naufragé se met à l’eau pour grimper sur la coque, tandis que son ami lui lance une corde. Au bout de quatre tentatives, Jean Le Cam la saisit et monte à bord du bateau de Vincent Riou. Sauvé ! Mais l'aventure ne s'arrête pas là : alors qu'il était en train de manoeuvrer pour récupérer son copain Jean Le Cam, Vincent Riou a abimé l'une des pièces maîtresses qui retenait son mât. Et, dans la nuit de mercredi à jeudi, l'irréparable s'est produit : le voilier PRB de Riou a démâté ! Les deux marins sont sortis sains et saufs de cet accident, mais Vincent Riou est désormais hors de course. Les navigateurs ont été remorqués dans la nuit par un bateau chilien. Ils sont désormais à Port Williams, l »une des villes les plus au sud, les plus ventée et les plus froides du monde. Ils vont se reposer (ils en ont bien besoin) et repartir au bercail… sans doute par avion. Une fin un peu amère, mais c'est le geste solidaire de Vincent Riou qui restera dans les mémoires. Et s'il était le vrai héros (avec le Cam) de cette édition décidemment hors du commun ?
Ils ne restent plus que 12 concurrents sur 30, et environ 25 jours de navigation pour les bateaux en tête de classement.