Life Saving Australie

À l’entraînement, Eva porte un bonnet de couleur et un maillot fluo, pour être bien visible dans les vagues. (© Sophie Greuil)


Sur la tête, Eva porte un bonnet de couleur, pour être bien repérée sur la longue plage et au milieu des vagues. Elle est fin prête pour écouter l’enseignement de son instructrice. Comme chaque dimanche à 7 h 30, la jeune Franco-Vénézuelienne, qui vit à Sydney, fait face à la mer. « Avant d’arriver en Australie, je ne savais pas qu’il était possible, pour les jeunes, d’apprendre les techniques de sauvetage en mer. Ici, beaucoup les apprennent. »
En Australie, une île-continent presque aussi grande que l’Europe, chaque plage abrite un ou deux clubs de life-saving  (sauvetage, en français). Les plages sont surveillées par des patrouilles de sauveteurs, habillés de jaune pour les bénévoles, ou de bleu quand il s’agit de professionnels payés par les villes. Ils patrouillent à pied, en quad, en bateau et en scooter des mers.

Même pas peur des requins !

Life Saving Australie

(© Sophie Greuil)


Ici, le life-saving est enseigné aux enfants dès l’âge de 5 ans, du printemps à l’automne. « Au départ, l’eau trop froide ne me donnait pas envie d’y aller, avoue Eva. J’avais aussi peur des paquetsd’algues sur mes pieds. D’abord, j’ai dû apprendre à courir dans l’eau et dans le sable : il faut davantage plier les jambes, les ramener plus haut sur le côté. Sinon, on tombe dans l’eau ou on s’enfonce dans le sable. Savoir bien courir est obligatoire, parce que c’est le début de tout sauvetage… »
Dimanche après dimanche, notre jeune sauveteuse ne laisse plus les vagues la ramener au bord, apprend à mettre la tête sous l’eau pour passer dessous, et à manier une planche « qui est très lourde, surtout lorsque la mer est forte ! Alors la planche me cogne, et me fait des gros bleus. »
Oreste apprend lui aussi à dompter cette planche, « à genoux, en ramant avec les bras pour aller vers la victime ». « À chaque entraînement, on s’amuse tout en apprenant des choses très sérieuses. On travaille par groupes, toujours ensemble, à s’encourager et à s’aider, comme dans une vraie patrouille. » Comme Eva, cet Australo-Suisse n’a pas peur des requins : « Ils ne viennent pas près du bord. Les méduses, aux piqûres douloureuses, sont bien plus embêtantes. Mais elles ne nous arrêtent pas ! »

Impatient de sauver une vie

Les premiers bouche-à-bouche, sur un mannequin, « sont toujours un peu stressants ». D’année en année, la difficulté de leur apprentissage augmentera. Plus tard, Oreste se verrait bien life-saver : « Un jour, j’aimerais sauver une vie… »
En attendant, nos deux apprentis ne piquent plus jamais une tête dans l’océan « sans regarder, avant, la forme des vagues ou le sens des courants ». « Avant, on s’en fichait, mais plus maintenant ! Et on ne va plus jamais, non plus, se baigner seuls. »
Dans sa passion, Oreste a entraîné ses frères Léon (13 ans) et Arsène (12 ans) : pour une fois, les grands ont suivi l’exemple du petit ! Quant à Eva, elle admire son petit frère Nicolas (8 ans), « qui court très vite dans le sable, contrairement à moi ». D’ores et déjà, tous attendent les prochains entraînements « avec grande impatience… ».

À Sydney, Sophie Greuil