Un grand plongeon dans les nuages
Michel Fournier s'apprête à se laisser tomber dans le ciel depuis une altitude de 40km. Un saut à haut risque, puisqu'il traversera des couches atmosphériques où l'oxygène est rare, et où la température descend à 60 degrés en dessous de zéro.

Il y a 15 ans, Michel Fournier avait lancé un mannequin. Cette fois, c'est lui qui va sauter dans le vide, à une altitude record de 40km. Même les avions ne volent pas aussi haut. Michel Fournier a prévu d'atteindre cette partie de l'atmosphère dans un ballon gonflé à l'hélium. L'ascension devrait durer 2 heures et demie. Ensuite, il se jettera de la nacelle la tête la première. La descente sera infiniment plus rapide que la montée : au bout de trente secondes, Michel Fournier aura atteint la vitesse du son. Si bien qu'en 6 minutes et 25 secondes, il sera retombé sur terre. L'expérience aura lieu dans une région peu habitée du Canada, afin d'éviter que le ballon retombe sur des habitations.
Pour réaliser un tel exploit, ce Français de 58 ans a dû s'entraîner de façon intense. Mais surtout, il a dû prévoir des vêtements à toute épreuve. En effet, à cette vitesse, si le vent s'engouffre dans un trou, aussi petit soit-il, cela déchirera toute la combinaison. De plus, il faudra traverser des zones extrêmement froides : -60° en dessous de la couche d'ozone.
Mais Michel Fournier devra faire face à un autre risque : le manque d'oxygène. À de telles altitudes, l'atmosphère est irrespirable. Les effets sur l'homme sont à peu près les mêmes que pour un plongeur au fond de l'océan. Avant de sauter, Michel Fournier devra donc respirer de l'oxygène pur en grande quantité.