Référendum Nouvelle-Calédonie

Pendant ce référendum, les électeurs ne devaient pas voter pour élire une personne : ils avaient le choix entre deux bulletins : un OUI ou un NON (© Dakota Gizard)

1jour1actu : Salut, Aurel ! C’est où exactement, la Nouvelle-Calédonie ?

Aurel : C’est un petit territoire d’outre-mer qui se situe en Océanie, près de l’Australie. Et même si cet archipel se trouve à plus de 19 000 km de Paris, la Nouvelle-Calédonie fait partie de la France. Les habitants, les Calédoniens, ont donc la nationalité française.

Peux-tu nous raconter un peu l’histoire de la Nouvelle-Calédonie ?

Aurel : À l’origine, un premier peuple habitait l’archipel, les Mélanésiens. On les appelle aujourd’hui les Kanaks. Puis, il y a environ 150 ans, la France a colonisé la Nouvelle-Calédonie. C’est-à-dire qu’elle s’est emparée de ce territoire. À ce moment-là, des Français et des Européens se sont installés sur l’archipel pour y vivre, on les appelle les Caldoches.

Et toi, as-tu des origines kanakes ou caldoches ?

Aurel : J’ai des origines kanakes et caldoches du côté de ma mère. Mon père, lui, est métropolitain (il est né en France), mais il vit en Nouvelle-Calédonie depuis longtemps. En fait, ici, les origines sont très importantes. Par exemple, lorsqu’on se présente, on dit aussi l’origine de sa famille et de ses ancêtres. Mais tous les Calédoniens ne sont pas forcément kanaks ou caldoches. Il y a aussi des Calédoniens d’origine asiatique, javanaise (Indonésie), wallisienne, mais aussi française comme mon père.

Et que se passe-t-il en ce moment en Nouvelle-Calédonie ?

Aurel : Hier, le 4 novembre, a eu lieu un événement qui était prévu depuis 30 ans, le référendum. C’est une élection pendant laquelle les Calédoniens de plus de 18 ans devaient voter pour l’indépendance, ou non, de la Nouvelle-Calédonie. Et comme la majorité des Calédoniens ont voté non, il y aura, à nouveau, le même référendum dans 2 ans.

Mais si la Nouvelle-Calédonie devient un jour indépendante, cela veut dire qu’elle n’appartiendra alors plus à la France ?

Aurel : Oui, l’archipel deviendra un pays à part entière. Mais, pour le moment, on ne sait pas comment cela va se passer. Car, par exemple, la gendarmerie, les hôpitaux et les écoles publiques appartiennent au gouvernement français. En cas d’indépendance, il faudrait que la Nouvelle-Calédonie recrée tout cela de son côté.

Référendum Nouvelle-Calédonie

Hier, lors du référendum, Aurel, 12 ans a accompagné sa grande sœur Maëlys dans un bureau de vote de Nouméa, la ville principale. Ce jour-là, près de 8 Calédoniens sur 10 ont voté. C’est la première fois qu’autant de Calédoniens se sont déplacés aux urnes pour une élection.

Il existe des différences entre la Nouvelle-Calédonie et la France métropolitaine ?

Aurel : Oui, un peu. Par exemple, les prix sont plus élevés qu’en France. En fait, comme on vit dans un archipel, il n’y a pas beaucoup d’usines. On importe beaucoup de produits qu’on fait venir par bateaux ou avions, comme les produits laitiers, les légumes, les gâteaux, etc. Du coup, la plupart des produits coûtent plus cher qu’en France. Mais les salaires sont aussi plus élevés. D’ailleurs, ici, on ne paie pas en euros mais en francs pacifiques (1 euro = 119 francs pacifiques).

Et à l’école ?

Aurel : Ce sont les mêmes cours qu’en France. Mais comme la culture kanake est très présente en Nouvelle-Calédonie, j’ai aussi une heure de cours de culture kanake au collège toutes les 2 semaines. Par contre, il fait jour plus tôt qu’en métropole, alors on commence l’école à 7 h 30. Et l’année scolaire débute toujours en février et se termine en décembre. Car, en décembre et en janvier, c’est la période où il fait le plus beau en Océanie. Cela veut dire que, dans un mois, je serai… en grandes vacances !

À Nouméa, Dakota Gizard