Il est 9 heures : Anne et Nathanaël petit-déjeunent à leur rythme. Puis ils sortent leur manuel pendant que Mathilde, leur mère, prépare les activités des plus jeunes : dessin pour Marie-Salomé (6 ans) ; jeux pour Benoît-Joseph (4 ans) et Ezéchiel (3 ans) et crèche pour le tout-petit. Sous l’œil de leur mère, les deux aînés révisent le Moyen Âge…

L’école, ce n’est pas obligé

En France, ce n’est pas l’école qui est obligatoire jusqu’à 16 ans, mais l’instruction : le fait de recevoir un enseignement. Les parents peuvent donc faire l’école à la maison. Peu le font, mais ce système séduit deux fois plus qu’il y a dix ans : 25 000 enfants de 6 à 16 ans sont « non-sco » (non-scolarisés), soit moins d’un enfant sur deux cents (1). Petite, Anne est allée un trimestre à l’école maternelle. Mathilde, sa maman, a trouvé l’expérience décevante… Alors elle a arrêté de travailler, et s’est lancée !

Apprendre à la maison en faisant « pour de vrai »

Le matin, les enfants font quelques leçons, puis jouent de la musique. Flûte traversière pour Anne, trompette pour Nathanaël. L’après-midi, c’est programme libre : avec des copains non-sco, ils vont à des ateliers scientifiques ou philo. Puis, le soir, direction le club de théâtre. Le gros atout ? « Je suis plus libre que mes copines, dit Anne. Et, dans mes manuels, je choisis les chapitres qui me plaisent ! » C’est la clé de la réussite, pour Mathilde : « On n’apprend que lorsque l’on est enthousiaste. Sans cela, le savoir ne ‘’rentre’’ pas ! » Ici, l’école n’est pas séparée du quotidien. Un exemple : Anne cuisine. Pour cela, elle manipule les quantités. « Je fais des maths… sans m’en rendre compte ! » Pareil pour le bricolage ou le jardinage. « Les enfants apprennent les choses en les faisant, et parce qu’ils en ont besoin, même s’ils n’ont pas une ‘’leçon’’ à chaque fois », dit Mathilde. Une fois par an, un inspecteur de l’Éducation nationale vérifie leur progression.

Iront-ils un jour à l’école ?

Nathanaël est catégorique : ah non ! Musique, sport, lecture : il a trop de choses à faire chaque jour. Et Anne ? Elle hésite : d’un côté, elle travaille moins que ceux qui sont scolarisés. Mais, de l’autre, ses copines l’incitent à les rejoindre au collège. Car l’école (ou le collège), c’est quand même ce qu’on a trouvé de mieux pour se faire des amis… parfois pour la vie !

Anne Lamy

(1) Chiffres du ministère de l’Éducation nationale, 2014-2015.
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