Anton, 12 ans

Anton et son chien Mahilo. (©Sophie Greuil)


Anton est en 5e. Mais, à cause de son 1,21 m, la taille d’un enfant de CE2, il sait que son rêve de devenir policier ou pompier est impossible. « Mais, vous savez, grâce à ma petite taille, je pourrais bien les aider pour aller sauver des gens en passant par des petits endroits, comme des trous d’aération. Les personnes de taille classique ne peuvent pas y accéder. Parfois, la nuit, je rêve que, grâce à ma petite taille, je sauve des gens, que je deviens enfin utile…»
La colère d’Anton est grande, surtout lorsque les gens le dévisagent. Alors il cache sa tristesse derrière les oreilles de Mahilo, l’un des chiens terre-neuve élevés par sa maman. « On ne s’habitue jamais à la moquerie, explique Anton. Ni aux insultes : nous traiter de Kirikou, de lutin, de Mimie Mathy ou de nain… on est toujours blessés. »

« Passe-Partout », ça passe pas…

Quand il regarde l’émission Fort Boyard à la télé, Anton est partagé : « D’un côté, je suis content de voir une personne de petite taille ayant eu le courage de dépasser les difficultés de sa maladie. D’un autre, je suis triste que personne ne l’appelle par son nom, mais par un surnom dégradant. Ce n’est pas juste d’être insulté à cause d’une maladie… »

Lilou, 10 ans

Lilou, en pleine séance de chant. (©Sophie Greuil)


Lilou est en CM2. Elle explique : « Cette maladie, l’achondroplasie, nous empêche de grandir. Sinon, comme les autres, mes deux pieds touchent par terre ! » Parfois, Lilou avoue profiter de sa petite taille. « Par exemple, pour me faufiler entre les jambes des gens et me retrouver au premier rang d’un concert. »
À cause de cette maladie, marcher longtemps, faire des roulades, du judo ou de la gymnastique est impossible. Lilou doit aussi se rendre deux ou trois fois par mois à l’hôpital. Mais, du haut de son 1,10 m, elle ne se plaint jamais. À l’hôpital ou à l’école, elle compte toujours sur ses copines. « Elles m’aident ou me protègent de la méchanceté des autres. Elles leur expliquent pourquoi je suis petite… »

L’école s’adapte

À l’école, les élèves de petite taille bénéficient d’une chaise spéciale et d’un marchepied pour atteindre le tableau ou pour aller aux toilettes. À cause de leurs jambes courtes, ils ne peuvent pas monter les escaliers. À cause de leurs bras courts, ils ne peuvent pas porter un cartable lourd. Du coup, ils disposent d’une clé pour l’ascenseur.

Amélie, 9 ans

Amélie, joueuse de badminton. (©Sophie Greuil)


Du haut de son 1,03 m, Amélie en a assez d’être prise pour « le bébé de service ». À chaque rentrée scolaire, les nouveaux CP viennent lui taper sur l’épaule, avant d’aller se cacher. « Ils ne comprennent pas que je sois petite et pourtant en CM1. » Récemment, grâce à une idée de son parrain, Amélie a fêté son « mètre anniversaire ». « Le jour où j’ai franchi 1 mètre ! Je l’attendais depuis si longtemps ! »
Quand elle sera grande, Amélie rêve de devenir spationaute. « Pour être la première personne de petite taille à aller sur la Lune ! Alors, je planterai le drapeau orange de notre association des personnes de petite taille. »

 À Vienne (Isère), Sophie Greuil