Hier, 1jour1actu t’a expliqué ce qu’était le Code du travail. Pour organiser les relations entre les patrons et les salariés, ce texte prévoit de nombreuses règles. Une des plus importantes concerne les contrats de travail : les CDD et les CDI.

C’est quoi, un CDD et un CDI ?

Quand un salarié entre dans une nouvelle entreprise, il signe un contrat de travail, qui fixe ses missions, ses horaires, son salaire. Ce contrat peut être à durée déterminée (CDD), c’est-à-dire pour un temps défini (1 mois, 2 mois, 1 an, etc.) ou à durée indéterminée (CDI). En France, 85 % des salariés sont en CDI.
Si le patron veut licencier le salarié, donc mettre fin au contrat de travail, il doit respecter des règles : il doit justifier sa décision, et aussi payer des indemnités au salarié pour le dédommager. C’est une bonne chose pour les salariés, car cela leur évite de se retrouver sans emploi, donc sans revenus, du jour au lendemain.
Mais les patrons estiment que ces règles sont trop strictes. Résultat : même quand ils ont besoin d’un nouveau salarié, ils hésitent à embaucher. Les chefs d’entreprise réclament donc plus de souplesse et de flexibilité pour licencier, par exemple si le salarié ne travaille pas correctement ou si l’entreprise fonctionne moins bien. Selon eux, cela leur permettrait d’embaucher plus facilement, donc de réduire le chômage. Or, en France, le nombre de personnes sans emploi est très élevé.

Que prévoit la réforme du Code du travail ?

Il faut donc trouver un équilibre entre les intérêts des patrons et ceux des salariés. C’est l’objectif de la réforme du Code du travail proposée par la ministre du Travail Myriam El Khomri.
La réforme veut favoriser le dialogue entre les patrons et les salariés, qui pourront ainsi négocier entre eux pour définir ensemble des règles qui conviennent à tout le monde. Par exemple, ils pourront décider de travailler un peu plus quand il y a plus de travail, ou un peu moins quand l’entreprise a des difficultés, pour éviter des licenciements.

Pourquoi des manifestations ont eu lieu contre cette réforme ?

Même si la réforme ne change pas les règles du contrat de travail, elle prévoit des mesures pour augmenter la flexibilité. Et, selon les syndicats, ces mesures favorisent plus les patrons que les salariés : par exemple, il sera plus facile de licencier.
Ceux qui sont contre cette réforme ont peur qu’elle mette les salariés en difficulté et qu’elle crée de la précarité. Car si un patron peut licencier plus facilement, les salariés risquent de se retrouver sans emploi. Pour les syndicats, la réforme ne va donc pas diminuer le chômage. Ils craignent aussi que les patrons abusent de ces nouvelles règles pour gagner plus d’argent au détriment des salariés.
En manifestant, les opposants à la réforme espèrent donc que la ministre du Travail changera son projet.

Anne-Laure Thomas