Ce jeudi matin, au collège Saint-Exupéry de Saint-Jean-de-Braye (Loiret), pas de cours de français pour les 5es D : c’est Quentin Roussel, avocat au barreau d’Orléans, qui prend exceptionnellement la place du prof. Son titre officiel, c’est « maître », car c’est ainsi que l’on appelle les personnes exerçant certains métiers liés à la loi, comme les avocats ou les notaires.
Pendant une heure, maître Roussel va parler aux élèves de ce que la loi leur permet de faire ou non sur les réseaux sociaux. « Qui, dans cette classe, utilise un réseau social comme Snapchat, Instagram ou encore Musica.ly ? », leur demande l’avocat. Même si la plupart n’ont pas tout à fait l’âge pour être inscrits sur ces applications (il faut avoir au moins 13 ans), seuls 2 élèves ne lèvent pas la main.

Comprendre comment bien utiliser les réseaux sociaux

Maître Roussel commence par rappeler aux élèves les bons usages à adopter lorsqu’on utilise des réseaux sociaux. Comme, par exemple, se protéger et protéger les autres « en signalant aux réseaux sociaux tous les commentaires, photos ou vidéos qui ne devraient pas être publiés. Il ne faut pas hésiter à en parler avec un adulte si vous pensez qu’il y a un problème, insiste l’avocat. Par exemple, si vous voyez circuler une vidéo violente, ou même une photo de vous ou d’un copain alors que vous n’avez pas donné votre accord… Ces images peuvent et doivent être retirées du réseau social. »

Des sanctions existent, même pour les enfants

Et, comme dans « la vraie vie », il faut surtout respecter les autres : « Si vous avez publié des commentaires ou des messages injurieux, je vous conseille d’aller les modifier ou de les supprimer dès ce soir. » Car, même sur les réseaux sociaux, « on ne peut pas publier n’importe quoi ». Il existe des règles à respecter. Par exemple, si l’on insulte quelqu’un, on peut être puni par la loi : « Les sanctions sont sévères, explique l’avocat. On peut avoir une amende de plusieurs milliers d’euros à payer, et être condamné à de la prison. » « Même lorsqu’on est un enfant ? », s’interroge alors Philippe, 12 ans. « Oui, ce n’est pas parce que vous êtes mineurs (moins de 18 ans) que vous échappez à la loi, explique l’avocat. En France, il n’y a pas d’âge minimum pour une condamnation. »

Réfléchir avant de publier

« Mais si on utilise un pseudo, personne ne peut savoir que c’est nous ? », demande alors Nassim. Raté ! Sur Internet, on n’est jamais vraiment anonyme. « En cas de plainte, la police enquête et peut facilement découvrir votre identité grâce à votre connexion Internet, conclut maître Roussel. Alors, avant de publier, commenter ou partager, il faut surtout bien réfléchir ! »

Dakota Gizard