Véronique Augereau et Philippe Peythieu se sont rencontrés grâce aux Simpson. Depuis, ils se sont mariés (© D.R.).

Véronique Augereau et Philippe Peythieu se sont rencontrés grâce aux Simpson. Depuis, ils se sont mariés (© D.R.). 
 

1jour1actu : Comment devient-on les voix françaises des Simpson ?

Véronique Augereau : Tout a commencé par des essais, en 1989. Je devais écouter un épisode dans sa version originale, qui est américaine, et coller le plus à la voix de Marge. Je me suis lancée et, surprise, j’ai trouvé un timbre qui en était très proche. Au départ, je travaillais tellement cette voix que je suis vite devenue aphone !
Philippe Peythieu : On m’a demandé de parler sur le fameux « D’oh ! » américain de Homer. Ce que j’ai fait a plu, c’était dans l’esprit du dessin animé. Mais ce n’est qu’au bout de quatre ans que j’ai vraiment trouvé la bonne voix de mon personnage.

Un doublage des Simpson, ça se passe comment ?

Véronique Augereau : On est debout avec notre micro, face au dessin animé qui apparaît sur l’écran. Il y a une barre devant nous, c’est la zone à ne pas dépasser, car c’est à cet endroit que le son est capté. On bouge beaucoup les bras, ça nous aide à trouver le bon ton. Le plus dur, c’est d’avoir le temps de lire le texte quand les images défilent.

Quelles sont les qualités d’un bon doubleur ?

Philippe Peythieu : Avant tout, il faut être comédien, car le doublage, c’est un vrai travail d’acteur. Savoir improviser et oser faire des choses, c’est également très important. Ça nous permet de nous amuser, et ça, le téléspectateur l’entend.
Véronique Augereau : Il faut aussi savoir observer, écouter. Et rester très concentré. Enfin, s’oublier soi-même, c’est essentiel pour pouvoir s’identifier totalement au personnage. Quand je double, je deviens Marge.

Et au quotidien, vous arrive-t-il d’être comme Homer et Marge ?

Véronique Augereau : Depuis vingt-cinq ans, Marge vit en moi, mais quand je sors du studio, je passe à autre chose. Même si je peux grogner comme elle quand je suis très énervée !
Philippe Peythieu : Homer hante parfois mon esprit. Il y a aussi son père, Abraham, que je double également et auquel je pense souvent. À tel point que quand je fais des cauchemars, c’est avec sa voix que je parle !