Le lieu : Djibouti, en Afrique.
La date : 26 février 2013.
Le photographe : John Stanmeyer.

Que vois-tu sur cette image ?

Un groupe d’hommes, le bras tendu, en direction de la lune. Cette scène se passe la nuit : il fait sombre, même si la lune brille beaucoup. Mais tu ne peux que distinguer le visage de ces hommes, ni la couleur de leurs habits.
Au deuxième plan de la photo, la Lune éclaire les flots. Ces hommes sont au bord de l’océan, peut-être même sur une plage.
Quatre d’entre eux tiennent quelque chose de lumineux dans la main. Il s’agit de leurs téléphones portables. Essaient-ils de prendre en photo la lune ?
Non, ces hommes tentent de capter du réseau téléphonique.

Que raconte cette photo ?

Ces hommes sont des migrants.
Ils arrivent de Somalie, un pays qui se situe en face de la ville de Djibouti, dans le golfe d’Aden. Djibouti est le point de départ de nombreux migrants africains pour rejoindre l’Europe.
Sur cette photo, ces hommes tentent de capter du réseau téléphonique pour appeler leurs proches restés en Somalie.
Cette photo est très forte et elle te touche sûrement. L’ambiance y est pour beaucoup : la scène se passe la nuit, sous la lune. Ces hommes ont l’air de statues mystérieuses, entre ombre et lumière.
De plus, le photographe a pris sa photo en contre-plongée : cette technique lui permet de « grandir » ces personnes, de leur donner de l’importance.
Le photographe aurait pu se mettre face à ces hommes pour montrer leurs visages et leur donner une identité : la lumière de la lune les aurait éclairés.
En les laissant dans la pénombre, inconnus, le photographe en fait des symboles : ils représentent tous les migrants du monde.
Tournés vers la lumière, brandissant leur téléphone comme un dernier lien avec leur famille, ils regardent vers le haut, vers le futur.
Cette photo a gagné le prix World Press Photo de l’année 2013. Ce prix récompense chaque année un photo-reporter, dont le travail permet de voir et de comprendre le monde qui nous entoure.