Patrick Lelong est un spécialiste des animaux marins. Il travaille pour l'institut océanographique Paul Ricard, dans le Sud-Est de la France.

Patrick Lelong est un spécialiste des animaux marins. Il travaille pour l’institut océanographique Paul Ricard, dans le Sud-Est de la France.


 

 1jour1actu : Pourquoi les méduses viennent-elles si près des baigneurs ?

Patrick Lelong : Les méduses sont portées par le courant, elles ne décident jamais de là où elles vont. Elles se déplacent à la verticale, près de la surface, car c’est là qu’elles trouvent leur nourriture, le plancton (voir mot du jour). Elles ne viennent donc pas volontairement embêter les baigneurs.

1jour1actu : Pourquoi toucher une méduse est-il douloureux ?

P. L. : Sur les tentacules d’une méduse, on trouve des sortes de crochets que l’on appelle les cellules urticantes. Ce sont elles qui brûlent la peau et qui permettent aussi à la méduse de capturer ses proies. Le venin qu’elle dégage la protège aussi des prédateurs. Très peu de poissons et d’animaux marins se risquent à manger des méduses.

1jour1actu : Que faut-il faire, si l’on est piqué par une méduse ?

P.L. : Il ne faut surtout pas se frotter, ni mettre d’eau douce, cela augmente la douleur. La meilleure solution reste de mettre la plaie dans l’eau de mer. La chaleur annule les effets du venin, on peut donc ensuite mettre du sable chaud sur la brûlure. Mais il ne faut pas hésiter à se rendre au poste de secours ou à la pharmacie.

1jour1actu : Y a-t-il de plus en plus de méduses ?

P. L. : Il y a toujours eu des années avec et des années sans méduses. Mais, depuis une quinzaine d’années, on voit des méduses chaque été près des côtes françaises. Cela ne veut pas forcément dire que les populations de méduses ont augmenté. On pense que le réchauffement climatique modifie peut-être le système des courants marins. Si l’on voit plus de méduses, c’est peut-être tout simplement parce que les courants les amènent davantage près des plages. Aujourd’hui, les scientifiques ne sont pas capables de dire s’il y a plus de méduses qu’avant.

1jour1actu : Existe-t-il des méduses vraiment dangereuses en France ?

P. L. : Les méduses ont beaucoup évolué depuis la préhistoire, on compte aujourd’hui des milliers d’espèces différentes dans le monde. Au large des côtes françaises, on peut rencontrer la pélagie, ou encore la physalie. Contrairement à certaines espèces asiatiques, elles ne sont pas mortelles. En France, le risque de mourir d’une piqûre de méduse est presque nul.

 

Cette espèce de méduse est surnommée "œuf au plat" © Institut océanographique Paul Ricard

Cette espèce de méduse est surnommée « œuf au plat » © Institut océanographique Paul Ricard


 
 
On voit ici les tentacules, longs de plus d'un mètre, d'une méduse pélagie. © Institut océanographique Paul Ricard

On voit ici les tentacules, longs de plus d’un mètre, d’une méduse pélagie.
© Institut océanographique Paul Ricard


 

1jour1actu : Que peut-on faire pour limiter le nombre de méduses ?

P. L. : Beaucoup de gens étudient les méduses dans le monde, elles posent problème pour le tourisme. Si leurs populations venaient à réellement augmenter, les méduses pourraient aussi nuire à l’équilibre des océans et aux autres espèces marines.
On ne sait pas vraiment comment lutter contre les méduses. On pourrait commencer à les manger, comme en Asie. Mais ce ne sera pas simple de convaincre les gens d’en consommer. Une méduse est composée à 99 % d’eau, ce n’est pas très nourrissant et cela n’a pratiquement aucun goût !

Pascal Marie