Pourquoi on attaque les chevaux ?

Salut ! Moi, c’est Sarah, Sarah Journal. Je suis journaliste, et mon travail c’est de répondre à tes questions sur l’actu. Au passage, je t’explique comment je mène l’enquête. Ça pourra te servir si tu dois chercher des infos !
Hier, ma nièce m’a parlé d’attaques sur des chevaux. Elle avait vu ça dans un journal, et elle était complètement paniquée ! La pauvre, elle a très peur pour son cheval. Il vit dans un pré à côté de chez elle. Et d’ailleurs, elle n’est pas la seule à s’inquiéter. Tiens ! Écoute cette question qui est arrivée sur le répondeur d’Allo 1jour1actu.
« Bonjour, je m’appelle Chloé, j’ai 7 ans et je voudrais savoir pourquoi on attaque les chevaux ? »
Eh oui, Chloé, je vois que, toi aussi, tu en as entendu parler. Ces derniers mois, en France, des centaines de chevaux se sont fait attaquer. Beaucoup de propriétaires de chevaux se sont mis à avoir peur. Comme ma nièce ! Mais non, Pistache, ça ne concerne pas les chats, ne t’affole pas !
Ah, tiens ! Justement, c’est ma nièce. Allô ? « Allô Tatie Sarah ? Alors, t’as réussi à en savoir plus ? Moi, j’ai fait des cauchemars toute la nuit en pensant à ces pauvres chevaux ! »
T’inquiète pas, ma chérie ! Tatie est sur le coup. Bon, en vrai, Chloé, j’ai pas compris grand-chose à cette histoire de chevaux attaqués. Qu’est-ce qui se passe exactement ? Qui sont les coupables ?

Les gendarmes mènent l’enquête

Le mieux, c’est de chercher les réponses directement à la source. Autrement dit, les enquêteurs. J’ai lu dans les journaux que cette affaire était suivie par la Gendarmerie nationale. Les gendarmes ont même créé une cellule d’enquête spéciale. Ah, voilà, j’ai un contact… je vais pouvoir interviewer Maddy Scheurer, la porte-parole de la Gendarmerie nationale. Son travail, c’est de répondre aux questions des journalistes, comme moi !
Allô, Mme Scheurer ? Qu’est-ce qui se passe avec les chevaux ?
« Dans le courant de l’année 2020, la Gendarmerie a constaté qu’un certain nombre de chevaux avaient été victimes d’agressions. Parfois, ils avaient pu recevoir un simple coup, d’autres fois ils avaient une petite entaille, par exemple, et parfois de très graves blessures qui ont pu occasionner leur mort. Parfois même, eh bien une partie de l’animal a pu être emportée, comme par exemple son oreille ou sa queue. »
Brrr… Ben dis donc, Chloé, quelle horreur ! Je comprends pourquoi ma nièce fait des cauchemars ! Bon mais alors, que font les enquêteurs ? Écoute ce que m’explique Maddy Scheurer, la porte-parole de la gendarmerie :
« La gendarmerie se déplace à chaque fois pour ouvrir une enquête. Aujourd’hui, on est à peu près à 500 cas qui ont été recensés d’animaux blessés, mutilés, voire découverts morts. Pour les gendarmes, tout le travail consiste à essayer de remonter le temps, et à essayer de comprendre si ce cheval est mort d’une blessure naturelle, ou si la mort du cheval est due à un acte humain, criminel. »
Maddy Scheurer m’explique que les gendarmes se font aider par des vétérinaires. Ils analysent les blessures du cheval, et ils peuvent dire si elles ont été causées volontairement.

Peu d’attaques volontaires

Alors, Mme Scheurer, c’est quoi, le résultat de ces enquêtes ? « Sur ces 500 cas, aujourd’hui, la Gendarmerie estime que 80 cas sont d’origine humaine. » Seulement 80 cas sur 500 ? Ça veut dire que, dans tous les autres cas, les chevaux n’ont pas été victimes d’attaques ? Oui, Pistache, je vais pouvoir rassurer ma nièce !
Mais je ne savais pas que les chevaux pouvaient se faire mal, comme ça, tout seuls dans leur pré. J’aimerais bien en savoir plus. Je sais ! Je vais appeler un éleveur que je connais. Il s’appelle Jérémie Guyot. Je l’avais rencontré en faisant un reportage sur un concours d’équitation. Allô, Jérémie ? Ça arrive souvent, ce genre de blessures ?
« Ah oui, des chevaux qui se blessent, ça arrive régulièrement. Au pré, en troupeau, ça arrive qu’ils se chamaillent entre eux, qu’il y ait un coup de pied qui parte, ou un coup de dent. Ça arrive qu’ils tombent en jouant, en se courant après. Mais il n’y a pas de mutilation, avec des parties du corps qui manqueraient, avec ce genre de choses, quoi. »
Mouais… Je vois bien que, lui aussi, il est un peu inquiet pour ses chevaux. Parce que même s’il y a peu d’attaques humaines, il y en a quand même. Et le souci, Chloé, c’est que les gendarmes ne savent toujours pas pourquoi des humains cherchent à faire du mal à des chevaux. Les enquêteurs travaillent sur plusieurs pistes… Par exemple, un défi stupide lancé sur Internet. Ou alors, dans certains cas, c’est peut-être juste une affaire de vengeance. Écoute ce que m’explique Maddy Scheurer :
« À ce stade, en fait, on ne privilégie aucune piste. On peut aussi imaginer, à partir du moment où on a médiatisé cette affaire, que des personnes pas très équilibrées imitent ce dont on a parlé dans les médias. Ça reste assez mystérieux. »
OK, donc, pour l’instant, les gendarmes continuent de mener leurs enquêtes. Ils font aussi des patrouilles près des élevages, pour protéger les chevaux. Peut-être qu’un jour, on en saura davantage. En attendant, merci pour ta question, Chloé, et à bientôt !

Texte : Émilie Leturcq
Voix : Chloé Cardinaud
Suivi de production : Camille Touaty
Musique et bruitages : Henri-Pierre Pellegrin
Studio : Elixir

Merci à la lieutenante-colonelle Maddy Scheurer, porte-parole de la Gendarmerie nationale,
et à Jérémie Guyot, directeur du Domaine équestre des Escoumettes (66).