Imagine une classe dans laquelle tes contrôles ne seraient pas notés, où les mauvaises notes n’existeraient pas… Tu y crois ? C’est incroyable, et pourtant, dans la classe de Théo, Célia, Jeanne et Marie, c’est désormais une réalité. Leur collège, comme certains autres collèges français, expérimente l’« évaluation sans notes ».

Un collège sans notes, de quoi s’agit-il ?

Théo et ses camarades ont toujours des appréciations de leurs enseignants, mais plus comme avant. Adieu les notes ! Place, désormais, à des pastilles de couleur qui correspondent chacune à l’un des quatre niveaux d’acquisition : le rouge pour une matière que tu ne maîtrises pas ; l’orange pour ce que tu commences à bien comprendre ; le jaune pour ce que tu maîtrises de mieux en mieux ; le vert pour une discipline que tu as totalement acquise.

Le programme scolaire est-il le même qu’ailleurs ?

Le programme scolaire ne change pas. Les professeurs enseignent aux collégiens les mêmes matières que dans les autres collèges. Ce qui change, c’est la façon de travailler. Par exemple, en français, il y a plusieurs compétences à apprendre. La maîtrise de la langue en est une. Cette compétence se divise en lire, écrire et dire. Pour « écrire », il faut savoir recopier un texte sans erreurs et utiliser des outils pour corriger les textes. « C’est beaucoup plus précis qu’une notation globale, qui ne permet pas à l’élève de savoir où sont vraiment ses erreurs et donc de s’améliorer », estime Christelle Thébault-Prince, à l’initiative de ce projet dans ce collège de Dordogne. Avec cette méthode, l’élève connaît ses points forts et ses points faibles.

Et pour les élèves, qu’est-ce que cela change ?

« Un 12 sur 20, on peut s’en contenter. Alors que voir dans son cahier l’appréciation “en cours d’acquisition”, ça motive l’élève. Il sait ainsi où il doit progresser et ce qu’il maîtrise. C’est encourageant. » nous explique Christelle Thébault-Prince. Les enfants, eux, sont plutôt satisfaits de ce changement. Célia trouve qu’il y a moins d’esprit de compétition entre les élèves.
 

 
Pour Marie et Théo, l’évaluation sans notes leur permet de voir où ils peuvent s’améliorer.

 

 
Quant à Jeanne, elle se sent désormais plus détendue en classe.

 
Un droit à l’erreur qui la motive, et qui lui fait dire: « Même si j’ai eu un rouge cette fois-ci, la prochaine fois, j’essayerai d’avoir un orange, puis un jaune, puis un vert. » Un joli défi !