blob zoo Paris

Luca Morino est gestionnaire des collections au Parc zoologique de Paris.

1jour1actu : C’est quoi, un blob ?

Luca Morino : C’est une créature qui n’appartient ni au monde animal, ni au monde végétal. Elle se rapproche plutôt des amibes, des organismes minuscules composés d’une seule cellule.

Le blob n’a qu’une seule cellule ?

Luca Morino : Oui. Alors que la plupart des êtres vivants sont composés de milliards de cellules microscopiques, le blob, lui, est fait d’une seule cellule. Mais elle est très grande : elle peut recouvrir jusqu’à 20 m2, la taille d’une place de parking !

Comment se déplace-t-il ?

Luca Morino : Le blob se déplace tout le temps, mais très lentement : à peine 4 cm par heure. Il s’étale en faisant des branches et des filaments un peu partout, à la recherche de nourriture.

blob zoo Paris

Ce blob est en train de manger des flocons d’avoine : il les « digère » grâce à ses filaments. Bon appétit ! (© F.-G. Grandin/MNHN)

Que mange-t-il ?

Luca Morino : Au zoo, nous lui donnons des flocons d’avoine. Dans la nature, il se nourrit de bactéries et de champignons microscopiques.

Que sait-on de cette créature ?

Luca Morino : Les scientifiques ont découvert récemment que le blob avait des capacités étonnantes. Par exemple, si on le met dans un labyrinthe, il est capable de trouver tout seul la sortie. Et même de choisir le plus court chemin pour y parvenir.

Comment faites-vous pour conserver un blob au Parc zoologique ?

Luca Morino : Le blob déteste la lumière et la sécheresse. On le présente dans une cage en verre appelée terrarium, où on maintient de bonnes conditions d’humidité. On lui propose tout le temps de nouvelles surfaces à explorer, mais on peut aussi limiter sa taille en coupant des parties au fur et à mesure qu’il grandit.

Ça ne le blesse pas ?

Luca Morino : Non, il cicatrise très vite. On peut couper des morceaux de blob, les laisser sécher et les conserver. Si on les remet un jour dans de bonnes conditions, ces morceaux desséchés peuvent être ranimés et devenir de nouveaux blobs. C’est un peu comme si le blob était immortel et pouvait se multiplier à l’infini !

Peut-on le rencontrer facilement dans la nature ?

Luca Morino : Oui, il existe sur presque tous les continents. On peut par exemple le trouver en France, dans les sous-bois. De nombreuses personnes ont sans doute déjà vu un blob sans le savoir, parce qu’on peut le confondre avec une moisissure. C’est pour cela que nous avons voulu le présenter au public : pour qu’il soit mieux connu.

Émilie Leturcq

blob zoo Paris

Voici un blob à l’état naturel, sur un tronc d’arbre. (© F.-G. Grandin/MNHN)