Les Kurdes ont déjà suffisamment souffert

Les Kurdes forment un peuple de 35 millions de personnes au Moyen-Orient. Ils ont leur langue, leurs traditions, leur drapeau. Mais voilà, c’est le plus grand peuple du monde à ne pas avoir d’État. À la fin de la Première Guerre mondiale (1918), les vainqueurs, dont la France, lui en avaient pourtant promis un, mais cela ne s’est jamais fait. Conséquence, les Kurdes vivent aujourd’hui à cheval sur quatre pays : l’Irak, l’Iran, la Turquie et la Syrie. Le territoire kurde, pourtant grand comme la France, n’existe pas en tant que pays. Et les Kurdes sont opprimés depuis des dizaines d’années, surtout par les Turcs.

Les Kurdes ont combattu Daech à nos côtés

Pour garder leur fierté et une forme de liberté, les Kurdes ont constitué une armée solide, qui compte de nombreuses femmes. Depuis 2011, les forces militaires kurdes ont ainsi combattu le groupe terroriste Daech avec un courage qui suscite l’admiration. Même s’ils étaient soutenus par l’armée américaine et ses alliés européens, les Kurdes étaient souvent seuls sur le terrain. C’est à eux que l’on doit le démantèlement de l’État islamique que Daech avait commencé à bâtir au Moyen-Orient.

Les Kurdes gardent 10 000 combattants terroristes dans leurs prisons

Dix mille terroristes de Daech, dont quatre cents djihadistes français, sont prisonniers des Kurdes dans le nord-est de la Syrie. Or, à présent qu’ils sont attaqués par les Turcs, les Kurdes pensent d’abord à fuir. La surveillance des prisonniers n’est plus leur priorité. C’est un risque considérable pour le Moyen-Orient, et aussi pour l’Europe. Les détenus pourraient profiter de la situation pour reprendre leurs activités terroristes. En 2015 et 2016, des djihadistes, formés par Daech, avaient commis une série d’attentats meurtriers dans plusieurs pays européens, dont la France.

Les Kurdes se retrouvent injustement abandonnés

Avec le retrait des Américains, les Kurdes se retrouvent face à l’armée turque, qui compte 480 000 soldats et une puissante aviation. Que peuvent-ils face à la huitième plus grosse armée du monde ? Les combattants ont dû très vite trouver un nouvel allié avec lequel ils ont pourtant des relations compliquées : le régime syrien de Bachar al-Assad. Les civils, eux, fuient sous les bombardements et pleurent déjà plusieurs dizaines de morts…