Ce mercredi soir, dans une petite maison en plein cœur de Beyrouth, la capitale du Liban (Proche-Orient), une dizaine d’acteurs s’entraînent. Ils rient très fort, font des mimes, tombent à la renverse… Bref, ils font les pitres. Et si on observe leur visage, on y aperçoit… un nez rouge ! Car ces acteurs sont en fait des clowns professionnels !
Une fois par semaine, Sabine, Laylal, Samer, Sara et les autres membres de la compagnie Clown Me In se réunissent pour préparer leur prochain spectacle. Car, dans quelque temps, ils partiront en tournée. Pourtant, ils ne se produiront ni sous des chapiteaux ni dans des salles de spectacle. Mais dans des quartiers défavorisés et des camps de réfugiés au Liban, pour divertir les enfants qui y vivent.

Clown Me In

Pour le spectacle, les membres de la compagnie se sont inspirés des histoires que les enfants réfugiés leur ont racontées : ce qu’ils ont vécu dans leur pays d’origine. Au Liban, il y aurait plus d’1 million et demi de réfugiés (© Clown Me In)

L’humour pour expliquer à ces enfants pourquoi il faut aller à l’école

Pendant une heure, la troupe enchaîne les gags, devant une cinquantaine de spectateurs, adultes et enfants. Le but ? Faire rire pour que tous oublient leurs conditions de vie difficiles, le temps du spectacle.
Mais aussi, pour les aider. Car, à travers leurs gags, les clowns font passer des messages aux enfants et à leurs familles. Ils leur font ainsi comprendre grâce à l’humour pourquoi il est important d’aller à l’école, de se laver, de prendre soin de sa santé, de ne pas être violent… même si on vit dans un camp.

Clown Me In

À chacun de leur passage, les clowns espèrent apporter de la joie aux enfants réfugiés (© Clown Me In)

Des enfants réfugiés livrés à eux-mêmes

La plupart de ces enfants sont syriens ou palestiniens. Ils vivent dans ces camps depuis plusieurs années« , explique Sabine, la clown qui a créé la troupe. Ils ont vécu des choses très dures à cause des conflits dans leur pays. Ils ont dû fuir leur maison.
Ici, dans les camps, les droits des enfants ne sont absolument pas respectés : la plupart de ces enfants sont livrés à eux-mêmes toute la journée. Il n’y a pas de règles. Ils ne vont pas à l’école. Les camps sont sales, les enfants tombent malades… Certains sont même forcés de travailler pour apporter de l’argent à leur famille : ils font la manche ou vendent des roses dans les rues de Beyrouth.
Alors, dans leur spectacle, les clowns apportent des solutions aux enfants réfugiés, pour que leurs droits soient respectés. Mais surtout pour les aider à mieux vivre et leur permettre d’imaginer, enfin, un futur après les camps.

Au Liban, Dakota Gizard.

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