D’origine argentine, Jacques, 8 ans, définit d’abord l’Europe « comme un groupe de pays au nord de la Terre ». Puis, lui qui aimerait devenir juge, avoue : « Je ne sais pas exactement son rôle. Mais mon père m’a dit qu’elle était mal gérée. Peut-être a-t-elle trop de pays membres ? Quand on est trop nombreux, parfois, on a du mal à s’entendre… »

Un continent riche…

À 11 ans, Kelly vit à Genève, en Suisse, où elle est née. Ses parents sont Portugais. Alors son cœur balance entre la Suisse, son pays de naissance qui refuse l’Europe, et son pays d’origine, dans l’Union européenne : « Moi, je suis profondément européenne puisque cette union, née après la Seconde Guerre mondiale, a permis de trouver la paix sur notre continent depuis 70 ans. Du coup, quand on parle de l’Europe, je me sens bien plus Portugaise que Suisse. Je suis triste que la Suisse, un pays riche, refuse d’en faire partie. À l’image de la Suisse, l’Europe est un continent riche qui devrait beaucoup plus se tourner vers les plus démunis… »
L’Europe « a su se serrer les coudes pour la paix », résume la Française Appolonia, 11 ans. Elle devrait « maintenant aider les plus pauvres », suggère aussi Noah, 11 ans, un Suisse-Autrichien.

La Suisse, une arbitre sage

Plantée au cœur géographique de l’Europe, la Suisse affiche une éternelle neutralité. Considérée comme riche grâce à son savoir-faire pour gérer des banques, fabriquer des montres ou du chocolat, elle refuse l’Union européenne.
« Au lieu d’être égoïste, elle pourrait la renforcer avec ses richesses, regrette Laura, 13 ans, une Italo-Brésilienne habitant à Genève. Elle pourrait aussi lui apporter une certaine sagesse. » De son côté, Chahine, 8 ans, d’origine algérienne, la verrait « bien comme arbitre de l’Europe ».
À Berne, la capitale suisse, Niurka, 12 ans, est arrivée il y a six ans, d’Angola. Cette Africaine rêve d’être chirurgienne, et surtout d’une Europe plus solidaire : « Ce continent a construit ses richesses en allant prendre à l’Afrique beaucoup des siennes : pétrole, cacao, café, or, diamant et gaz. Aujourd’hui bien riches, les Européens devraient penser à rendre, en s’en occupant mieux afin d’éviter que les gens soient obligés de migrer dans des conditions atroces. »
Suisse d’origine japonaise, Léo, 12 ans, a vécu quatre ans à Washington, la capitale des États-Unis. Son constat est sévère : « Les riches continents américains et européens devraient mieux aider les pays pauvres directement chez eux. Ainsi, les gens ne seraient pas obligés de les quitter. »

À Berne, Sophie Greuil