Quand on a la chance d’habiter une ville qui abrite un opéra, on sait forcément situer ce grand bâtiment, qui souvent domine l’une des places principales du centre. Mais trop peu de personnes osent franchir ses portes… Souvent parce que l’on ne sait simplement pas ce qu’il s’y passe !

La caverne d’Ali Baba

Alors, à 1jour1actu, on a décidé d’aller taper à la porte du théâtre du Capitole, l’un des plus grands opéras d’Europe. Et notre première surprise fut celle-ci : il n’y a pas une, mais des portes, ouvrant chacune sur une multitude de métiers, et des milliers d’accessoires et d’outils : pots de peinture, panneaux de bois, scies, rouleaux de tissu, perruques, crayons de maquillage… Car dans une maison d’opéra, c’est le spectacle qui fait la différence ! Et, pour cela, il faut mettre la main, et même les deux mains, à la pâte.

Opéra et ballet au programme

Avant de commencer cette visite en photos, retiens qu’une maison d’opéra abrite deux types de représentations : le ballet, un spectacle de danse exécuté par une troupe de danseurs et de danseuses, et l’opéra, un mélange de chant, de théâtre, de musique et même, parfois, de danse. Le talent de tous ces chanteurs et ces danseurs est le plus souvent exceptionnel. Mais celui des costumiers, des maquilleurs, des décorateurs, des peintres, des menuisiers… qui travaillent dans l’ombre, l’est tout autant. En fait, chacun à sa façon apporte sa pierre à la construction d’un spectacle qui n’a qu’un but : celui d’éblouir nos yeux et nos oreilles !
 


Décorateurs : des faiseurs de rêve

Un décor de théâtre

Un décor en bois comme celui-ci compte à lui seul une vingtaine d’éléments, qu’il faut pouvoir assembler puis démonter quand le spectacle prend fin. Un peu comme un jeu de Meccano ! Alain est l’un des menuisiers qui a fabriqué ce décor. Des peintres et des serruriers (pour toutes les parties métalliques) ont également contribué à sa réalisation. (© Vincent Gire / Milan Presse).


Le théâtre de Toulouse se trouve place du Capitole, en plein centre-ville. Mais c’est dans un quartier éloigné, à Montaudran, que sont créés tous les décors qui vont donner l’illusion au spectateur de plonger dans un autre monde. Le local de Montaudran est immense car, de la place, il en faut ! Les décors peuvent faire 16 mètres de long par 9 de haut. Et, pour les fabriquer, il faut une quinzaine de personnes hautement spécialisées : ingénieurs, dessinateurs, menuisiers, serruriers, peintres…
Retrouve d’autres photos prises dans l’atelier de fabrication des décors

 


Dans l’atelier de couture : la féerie du déguisement

l'atelier de costume du théâtre du Capitole

Les grands théâtres comptent deux ateliers « couture » : l’atelier pour les costumes féminins, surnommé « le Flou ». Et celui pour les costumes masculins, surnommé « le Tailleur ». Les couturiers et couturières travaillent parfois plusieurs mois avant le début des représentations. Au théâtre du Capitole, ils sont une équipe de treize personnes. (© Vincent Gire / Milan Presse).


Place aux costumes ! Nous quittons l’immense hangar des décors pour pénétrer dans un immeuble au fond d’une petite impasse du centre-ville. Ici, c’est une autre ruche qui s’active, à grands renforts de tissus, de ciseaux et de fils. Pour de très gros spectacles, l’atelier peut avoir à réaliser jusqu’à 300 costumes sur mesure. Solistes, choristes, danseurs, figurants… chacun doit avoir son habit ! Il doit être visible de loin, étincelant, adapté aux différentes corpulences, et aux performances physiques et artistiques qu’il faudra déployer sur scène.
Retrouve d’autres photos de l’atelier « couture » du théâtre du Capitole

 


Un chausson pour chaque pied !

l'atelier de costume du théâtre du Capitole

Dans chaque chausson est inscrit le nom du danseur auquel il appartient. Laurie peint chaque soulier l’un après l’autre, en recherchant la teinte qui s’assortit le mieux au reste du costume. Il faut pour cela avoir un sens aigu de la couleur, bien connaître les colorants et… adorer la patouille plus que tout ! (© Vincent Gire / Milan Presse).


Les costumes ne se limitent pas à une robe, une veste, un manteau. Ils comprennent tous les détails qui habillent les personnages : bas, bijoux, chapeaux, chaussures… Il faut donc réaliser aussi tous ces accessoires, et si besoin les transformer pour les assortir au reste du costume. C’est le travail de Laurie. Quand nous l’avons rencontrée, elle repeignait une énorme collection de chaussons de danse, afin qu’ils se fondent au mieux avec les collants des danseurs.
Retrouve d’autres photos sur les chaussons

 


Perruques et maquillage : ça décoiffe !

maquillage théâtre du Capitole

La perruque est assortie d’un bandeau qui permet de bien la maintenir sur le crâne. On le devine ici sur la tête de cette danseuse. (© Vincent Gire / Milan Presse).


Souvent on ne les voit même pas, tant elles paraissent naturelles. Et pourtant, les perruques sont présentes dans plus de neuf spectacles sur dix. Le théâtre du Capitole, qui dispose de son propre atelier de fabrication, en a déjà 6 000 en stock ! Sans parler des fausses moustaches ou encore des fausses barbes… Pour fabriquer une perruque, on commence par prendre les mesures du visage, pour que la chevelure soit exactement à la taille du danseur ou du chanteur qui la portera. Ensuite, seulement, vient l’implantation des cheveux : cheveux humains le plus souvent, lavés et teints, que le théâtre achète et façonne à sa façon. Une seule consigne : que la perruque soit confortable. Et surtout… qu’elle ne tombe pas !
Retrouve d’autres photos sur les perruques, les postiches et le maquillage