Jean-Yves Ferri

Photo © Christophe Guibbaud pour Editions Albert Rene

1jour1actu : Quand on vous a proposé, à Didier Conrad et à toi, de donner une suite aux aventures d’Astérix*, vous avez été contents ou effrayés ?

Jean-Yves Ferri : Les deux ! C’est vrai que c’est énorme, parce que tout le monde connaît Astérix*, et que les albums se sont vendus à travers le monde entier (à 365 millions d’exemplaires). Et nous-mêmes, on a lu Astérix quand on était enfants. Donc on est conscients qu’il ne faut pas faire n’importe quoi avec tout cet univers : on est de vrais privilégiés !
(* Le premier album réalisé par Conrad et Ferri est Astérix chez les Pictes, sorti en 2013.)

1jour1actu : Ton bureau est plein de Post-it : c’est pour ne pas oublier les idées qui sont dans les albums ?

Jean-Yves Ferri : [rires] Oui !  Astérix ne « m’appartient » pas donc il faut que je pense à tout ce qui fait son univers. C’est différent avec mes propres albums. Avec Conrad, on part d’une histoire qui nous plaît à tous les deux et, ensuite, on regarde si ça peut donner une aventure d’Astérix. Pour Le Papyrus de César, on a noté toutes nos idées, puis je fais un tri, je commence à faire des pages, à mettre des dialogues et à voir si ça peut donner un résultat. Ensuite, Conrad fait des esquisses légères, on en parle, il fait des dessins plus aboutis, et c’est un aller-retour permanent entre nous pendant un an et demi.

1jour1actu : Dans ce nouvel album, Promoplus, l’éditeur de César, lui conseille de ne pas parler du village gaulois dans son livre La Guerre des Gaules : « ils manipulent » l’information…

Jean-Yves Ferri : Oui, La Guerre des Gaules, le livre de César, qui avait été évoqué très légèrement au fil des albums d’Astérix, était intéressant comme idée de départ. Les Romains écrivaient, mais pas les Gaulois, qui se transmettaient les informations, les histoires à l’oral. C’est de cette différence qu’est né le thème de ce nouvel album.

1jour1actu : L’histoire se déroule toujours en 50 avant J.-C., mais, vous, vous êtes amusés à parler de notre société où l’information circule à grande vitesse…

Jean-Yves Ferri : C’est ce qui était rigolo ! L’idée était d’imaginer le premier journaliste gaulois [rires], l’état d’Internet à l’époque qui fonctionnait avec des pigeons ; les tweets des druides qui se servaient des écureuils… On avait envie, avec Conrad, de parler de toutes ces évolutions technologiques qui n’existaient pas encore quand Goscinny et Uderzo ont inventé les aventures d’Astérix en 1959.

1jour1actu : Quel est ton personnage préféré, dans Astérix ?

Jean-Yves Ferri : Plus je vieillis, plus c’est Agecanonix ! Il a une épouse charmante, d’ailleurs [rires] !

Asterix

(Asterix® – Obelix® / © 2015 Les Éditions Albert René).


Le Papyrus de César (Éditions Albert René).

Propos recueillis par Pascal Alquier