1jour1actu : Qu’est-ce que le confinement a changé pour les prisonniers ?

Antoine : Plus personne n’avait le droit d’entrer dans la prison à part le personnel : ni les intervenants qui animent les ateliers, ni les professeurs qui viennent faire l’école aux mineurs et parfois aussi aux adultes. Mais, pour les détenus, le plus dur a été de ne plus voir leur famille, car il n’y avait plus de parloirs.

C’est quoi, le parloir ?

Antoine : C’est un local où le prisonnier reçoit des visites. Habituellement, il a droit à trois visites par semaine. Mais là, pour éviter la propagation du virus, elles ont toutes été annulées. Ça a créé beaucoup d’agitation, de tristesse.

Ont-ils eu quelque chose en échange ?

Antoine : Chaque prisonnier s’est vu remettre une carte de 40 euros pour téléphoner à ses proches. Et, dans chaque cellule, une télé et un frigo on été proposés gratuitement, alors qu’il faut les louer d’habitude. Mais, ce qui a surtout calmé la situation, c’est qu’il y avait moins de monde.

Pour quelle raison ?

Antoine : Beaucoup de détenus ont été libérés en France pour éviter qu’ils soient trop les uns sur les autres, et que le virus se propage. Ainsi, chez nous, il y avait une personne par cellule, contre trois habituellement. Ça rend l’ambiance moins tendue, et on a plus le temps pour parler avec chacun.

Pendant cette période, les prisonniers ont-ils pu continuer de sortir de leur cellule ?

Antoine : Oui, c’est l’avantage de rester entre soi : le risque de contamination est très faible. Les détenus ont donc conservé leurs trois heures de promenade par jour. Et ils ont continué à jouer au foot. Une exception : c’étaient bien les seuls en France à avoir ce droit !
(*) Le prénom a été modifié par volonté de la personne interviewée de garder l’anonymat.

Catherine Ganet