Bon anniversaire, Alexis ! Aujourd’hui, 28 décembre, Alexis a 11 ans. Elle a toujours étudié dans cette école : « Je n’aime pas trop l’école, mais je me sens bien, ici. Comme nous sommes peu, la maîtresse est disponible. Et puis, c’est vraiment bien d’être en classe avec des enfants de la troupe : ils sont comme une seconde famille. »

Alexis est en CM2. Elle rêve de devenir une artiste de cirque, et elle présente déjà un numéro d’équilibre sur vélo avec son grand frère. (© S. Greuil)

Tous les niveaux dans la même classe

La salle est spacieuse et bien décorée : une carte de France et une liste de pronoms sont épinglées au mur, les lettres de l’alphabet, joliment calligraphiées, sont suspendues au-dessus du tableau blanc.
Ce matin, les trois « maternelle » sont en plein atelier de dessin, les deux CM1 étudient un texte, et Valentina, une élève de CE2, lève la tête de son travail pour nous faire remarquer le calme qui règne dans la salle.

Une école, un refuge

« On est un peu comme sur un bateau », nous dit en souriant Roxane, qui est en CE1. Et c’est vrai, car chacun de nos déplacements fait légèrement tanguer le camion.
Kim, 12 ans, s’est installé à une table un peu à l’écart. Il est en 5e et suit des cours par correspondance, mais il vient parfois étudier dans l’école : « Au milieu des autres, je suis plus motivé pour travailler. Et dès que je peux, j’aide ceux qui en ont besoin. »
À la récré, Sacha, 8 ans, nous explique avoir fait la moitié de son CP dans une école classique. Il est très heureux d’être aujourd’hui ici, mais a un regret : « J’aimerais bien que l’on ait une vraie cour de récréation avec plein de jeux et plein d’autres enfants. »

Une douzaine d’élèves suivent les cours de Laurence, l’institutrice. Sur la photo, tu peux voir Roxane sur la gauche. Valentina sur la première marche de l’escalier. Derrière elle, Brando, Liam et Sacha. Puis, Alexis (une fille) et Alexis (un garçon), et enfin Kim à côté de la maîtresse. (© S. Greuil)

Des cours qui s’adaptent

Laurence est l’institutrice de cette classe unique. Tous les ans, elle adapte ses cours aux déplacements du cirque : elle fait un cours sur la montagne à Grenoble, sur l’océan à La Rochelle ou sur le Louvre à Paris.
Elle suit la troupe avec sa propre caravane. Même si elle doit jongler avec tous les niveaux, elle aime voir « ses élèves jamais stressés le matin, et toujours souriants ».
Cette école qui roule est unique en France. Dans les autres cirques, les enfants suivent des cours par correspondance ou vont, parfois, à l’école pour des périodes très courtes. Mais changer souvent d’école peut être perturbant…

À Annecy, Sophie Greuil