Sais-tu que c’est grâce à la construction d’une route que l’on doit l’une des plus grandes découvertes sur la préhistoire, celle de l’homme de Cro-Magnon ? Incroyable… Et pourtant, c’est ce qu’il s’est réellement passé, le 23 mars 1868, aux Eyzies-de-Tayac-Sireuil, en Dordogne.

Comment a-t-on découvert Cro-Magnon ?

Ce jour-là, des ouvriers sont en train de creuser près d’une falaise, au lieu-dit “Cro-Magnon”. Ils enlèvent des pierres qui doivent ensuite servir aux travaux d’une route. Ils font alors une trouvaille étonnante : ils découvrent, cachés sous près de 4 mètres de terre, des silex taillés, des os et… des crânes humains !
Les travaux sont aussitôt arrêtés et on appelle un spécialiste pour qu’il vienne examiner les squelettes. C’est Louis Lartet, un géologue de Paris, qui arrive sur place.

Qu’a-t-on trouvé exactement ?

Les restes de 5 squelettes : un homme, surnommé “le vieillard”, une femme âgée, deux adultes plus jeunes et un bébé. Tu peux d’ailleurs voir certains d’entre eux à l’occasion de l’exposition présentée jusqu’au 14 mai au musée national de Préhistoire, aux Eyzies.
Grâce aux fouilles, on sait aussi qu’il s’agit d’une sépulture très ancienne. Son âge est aujourd’hui estimé au moins à 30 000 ans, ce qui en fait la plus vieille sépulture d’hommes modernes connue dans toute l’Europe de l’Ouest !
Pourquoi parle-t-on de sépulture ? Parce qu’on a retrouvé plusieurs individus au même endroit. Et surtout parce que des traces d’ocre rouge ont été retrouvées sur les os et il y avait des colliers auprès des squelettes : ces éléments prouvent qu’il y a eu des cérémonies funéraires.

Pourquoi cette découverte a-t-elle été si importante ?

Parce que, pour la première fois, un lien a été établi entre l’homme moderne, c’est-à-dire nous, et l’homme préhistorique. Cela signifie que Cro-Magnon appartient à la même espèce que la nôtre, Homo sapiens. Cro-Magnon, c’est nous, nous sommes ses descendants…
Grâce à ces 5 squelettes retrouvés en Dordogne, on a enfin pu dire que notre espèce était en réalité très ancienne. Et 150 ans plus tard, les recherches ne sont pas finies. Des spécialistes viennent même de découvrir que « le vieillard » avait une maladie génétique qui l’avait complètement défiguré… Tout cela rien qu’en étudiant son crâne !

Ludivine Loncle