Tapie dans son trou, l’araignée dort. « Quand elle se réveillera, elle allongera ses huit longues pattes », prévient Philip, machiniste. Quatre personnes grimpent sur la bête, pour aider à la maîtriser. Soudain, ses grands yeux rouges s’illuminent. « Même pas peur ! », lance Charlotte, 12 ans, quand même impressionnée par la taille de la créature. Haute de 4,5 mètres, cette bête mécanique est trois fois plus grande qu’elle !
L’araignée est la petite dernière des Machines de l’île de Nantes, un site touristique unique en France. Ici, ce n’est ni un musée ni un parc d’attractions, mais un lieu d’expérimentation pour un projet artistique et culturel un peu fou !

Jules Verne, source d’inspiration

Depuis dix ans, des créatures mécaniques peuplent les anciens chantiers navals de Nantes. La compagnie La Machine s’inspire à la fois de l’histoire industrielle de la ville et de l’univers de l’écrivain Jules Verne. L’écrivain, auteur, entre autres, du « Tour du monde en 80 jours », de « 20 000 lieues sous les mers », est en effet natif de Nantes. Tout le processus de création des machines est montré au public, du premier dessin jusqu’à la mise en mouvement des machines.
Le premier à avoir vu le jour, en 2007, c’est le Grand Éléphant. Impressionnant, ce pachyderme en bois et cuir, est haut comme un immeuble de quatre étages et peut embarquer 50 passagers. On peut découvrir de l’intérieur le mécanisme de ses pattes en action. En chemin, l’éléphant barrit et crache de l’eau sur les visiteurs.

Quand les visiteurs deviennent marionnettistes

Le Carrousel des mondes marins est, lui, un bien étrange manège. On peut y grimper sur un calamar à rétropropulsion, un poisson-coffre, une tortue-girafe… et jouer les marionnettistes en activant leurs nageoires ou tentacules. Thomas, 8 ans, a choisi le crabe. « Il y avait plein de manettes, j’ai pu remuer ses pinces, ouvrir sa bouche… C’est génial de pouvoir lui donner vie ! », s’enthousiasme le garçon.
Dans la galerie des Machines, Clément, 10 ans, s’est porté volontaire pour faire ramper la chenille arpenteuse. « Avec la manette de droite, tu bouges la tête. Tu pousses, tu comptes jusqu’à trois, et tu fais la même chose avec la manette de gauche pour le dos », lui conseille Julie, une machiniste.

Un arbre métallique, entièrement végétalisé

Cette chenille, mais aussi l’araignée, des fourmis, un aigle balbuzard, une taupe foreuse… sont destinés à coloniser l’arbre aux hérons. C’est le futur grand projet sur lequel planchent les constructeurs des Machines de l’île ! Cet arbre métallique doit être érigé en 2024. Il culminera à 35 mètres de haut, soit l’équivalent de neuf étages. On pourra se promener sur ses 22 immenses branches, entièrement recouvertes de végétaux. Et même le survoler sur le dos de deux hérons mécaniques…
 
Découvre ci-dessous des photos des Machines de l’île :

Stéphanie Biju