ULM prêt à décoller ?

Niveau de carburant vérifié ? Ceintures attachées ? Assis à l’avant de son ULM, Tanguy est impatient de prendre sa dixième leçon de pilotage avec Pierre-Jean Le Camus, son instructeur. En un tour de clé, son hélice à trois pales ronfle comme une grosse tondeuse de gazon : « Avant de mettre en route, je dois vérifier qu’il n’y a personne derrière ou sur le côté, précise Tanguy, notre apprenti pilote. Dans le ciel, c’est pareil. Quand je veux aller à droite ou à gauche, je dois vérifier qu’un autre aéronef ne soit pas en train d’arriver. »

Même pas peur de s’écraser

© Sophie Greuil


Le beau ciel bleu d’aujourd’hui invite à prendre les airs. À la barre, Tanguy se sent bien. Euh, même pas peur ? « En général, les parents ont plus peur que les enfants, sourit-il. Je n’ai pas peur de me crasher parce que si mon moteur s’arrête, mon aile me fera planer. »
Pour signer un beau décollage de l’aérodrome, Tanguy doit aligner son nez entre l’église et la madone du village. « Il faut avoir les bons automatismes, donc des repères précis pour que les pilotes alentour comprennent ce que tu fais », lui rappelle son instructeur.

Une passion qui coûte cher…

Après quelques mètres, l’ULM quitte le sol. La leçon de trente minutes va encore passer trop vite. Tanguy voudrait qu’elle dure plus longtemps, mais… elle coûte déjà cher : 100 € environ ! « J’adore voler comme un oiseau, planer, ressentir la vitesse de l’air sur mon visage, me sentir libre, voir que la terre est bien ronde. Quand ça pompe (quand le vent est fort), y a de l’action et j’apprends encore plein de choses. »
Pilote amateur d’ULM, c’est son papa qui lui a donné le virus. Tanguy explique : « Quand je l’ai vu voler pour la première fois, il y a un an, j’ai tout de suite voulu essayer. Survoler ma maison ou mon collège, c’est trop drôle ! Je survole aussi la Saône, le mont Brouilly, les vignes : c’est ma-gni-fi-que… »

15 ans, l’âge pour voler seul

Entre sa vingtième et sa trentième heure de vol, Tanguy pourra passer son brevet. Mais il devra attendre 15 ans révolus pour être autorisé à piloter seul. « Je suis impatient de les avoir ! Alors, j’irai voir le stade de football de l’Olympique Lyonnais. Mais comme survoler les villes est interdit, je pourrai juste m’en approcher… » En attendant, ce brillant collégien rêve aussi de devenir pilote de ligne, d’un gros Boeing.

© Sophie Greuil

À Belleville-en-Beaujolais, Sophie Greuil