Un dribble à droite, un à gauche… le ballon, comme collé au bout de ses orteils, efface une à une ses adversaires. À chaque feinte, sa blonde queue-de-cheval semble sauter de joie. Prête à marquer ? Capitaine de l’équipe de France, Amandine Henry (29 ans), explique : « Le football féminin est plus technique car nous sommes moins puissantes que les garçons. Nous avons la réputation d’offrir un beau jeu, séduisant pour le public. »
Pour les hommes, la Coupe du monde est née en 1930. Pour les femmes, seulement en 1991 ! Entre les deux, ce n’était pas le grand amour : « Longtemps, le foot a été considéré comme un sport exclusivement masculin. Du coup, les filles n’étaient pas acceptées, voire insultées. Quand elles ont commencé à pouvoir jouer dans des équipes mixtes, les garçons, comme dans les cours de récréation, ne leur passaient pas la balle », rappelle Eugénie Le Sommer (30 ans), six fois championne d’Europe avec l’Olympique lyonnais.

EN 2018, PREMIER BALLON D’OR FÉMININ !

Petit à petit, les filles trouvent leur place : « Il y a une vingtaine d’années, le football féminin a séduit, rappelle l’attaquante Eugénie Le Sommer. Il offrait un jeu plus technique, sans bagarre et sans chichise rouler par terre pour un rien, par exemple !). Les premiers séduits furent les arbitres. Ensuite, ce furent les spectateurs, lassés des violences dans les stades, contents de retrouver un beau jeu, dans un bon esprit. »
En décembre 2018, pour la première fois de l’histoire, un Ballon d’or féminin a même été décerné, soulevé par la Norvégienne Ada Hegerberg. Depuis 1956, ce prestigieux trophée, attribué par 180 journalistes du monde entier, récompensait seulement le meilleur footballeur professionnel de l’année.
Aujourd’hui, les joueuses remplissent les stades, passent en direct à la télévision, y font grimper les audiences et s’affichent dans une publicité de shampooing avec Antoine Griezmann.

SUR LES PAS DES BLEUS…

Considérée comme la quatrième meilleure du monde, l’équipe de France a aussi terminé quatrième des Jeux olympiques en 2012 et de la Coupe du monde en 2011. Très soudées, les Bleues auront fort à faire face aux Américaines, trois fois victorieuses de la Coupe du monde (1991, 1999 et 2015), aux Allemandes et aux Norvégiennes.
Il y a un an, les Bleus de Kylian MBappé soulevaient leur coupe : « Depuis, nous rêvons de les imiter. Descendre les Champs-Élysées avec notre coupe, ça serait tellement géniiiiiiiiiiiial », lâche l’attaquante lyonnaise Delphine Cascarino (22 ans).

À Lyon, Sophie Greuil