Manifestations Tunisie : pourquoi en parle-t-on  ?

Parce que Chokri Belaïd, un dirigeant laïc opposé au gouvernement tunisien a été assassiné le 6 février devant chez lui. Cet événement a déclenché une série de violences et de protestations dans le pays. Une grande partie des Tunisiens est sous le choc. Des manifestations ont été organisées et des appels à la grève lancés.

L’@ctu du jour :

Chokri Belaïd dénonçait les violences et les atteintes à la liberté dans son pays, depuis l’arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahdha. Il déplorait la politique menée par le gouvernement tunisien qui, selon lui, avait aggravé les conditions de vie des Tunisiens.

La pauvreté toujours aussi importante

Les prix n’ont cessé d’augmenter depuis deux ans et les salaires n’ont pas bougé. De plus, la situation économique du pays s’est aggravée. Le tourisme a chuté depuis la révolution de 2011 et de nombreuses usines sont en grève. C’est le cas notamment des mines de phosphate de Gafsa, qui sont à l’arrêt depuis un an. Le chômage touche de nombreuses personnes.

Un pouvoir instable

En 2011, lorsque le dictateur Ben Ali a été chassé du pouvoir, des élections ont été organisées. C’était la première fois que le peuple tunisien pouvait voter librement ! Un nouveau président de la République – Moncef Marzouki – et un nouveau gouvernement ont été élus. Ce gouvernement était chargé de rédiger une nouvelle Constitution (ensemble de règles du pays). Deux ans après, le texte n’est toujours pas terminé. Quatre partis sont actuellement au pouvoir, dont le parti islamiste Ennahdha, réputé violent et intolérant.

Des libertés toujours fragiles

En 2011, les manifestations réclamaient plus de justice et plus de libertés. Aujourd’hui, les opposants vivent toujours dans la crainte. La liberté d’expression est toujours menacée. Des blogs ont été piratés et des journalistes ont été arrêtés sans raison. Les manifestations contre le gouvernement sont violemment réprimées. Les libertés individuelles ne sont pas non plus respectées : récemment, un couple de Tunisiens a été condamné à deux ans de prison pour un baiser dans la rue.
Pour l’instant, personne ne sait qui se cache derrière l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd. Mais, cet événement prouve que la démocratie n’est toujours pas installée en Tunisie. Certains craignent même que la révolution recommence.

Le dico du jour :

Le mot laïcité vient du latin laïcus, qui signifie « commun, du peuple ». La laïcité est un principe selon lequel les religions et l’État sont clairement séparés. Les religions ne peuvent pas intervenir dans les décisions de l’État – à propos de la politique, par exemple, ou de l’enseignement –, et l’État ne peut pas intervenir dans la vie religieuse. En France, cette séparation entre religions et État date de 1905. À l’époque, la religion catholique avait une influence très importante dans la société française.
Le principe de laïcité, c’est aussi empêcher tout groupe ou toute personne d’imposer ses idées aux dépens des libertés de chacun. Il n’existe d’ailleurs pas qu’en France, mais aussi au Portugal, en Turquie, en Belgique, aux Pays-Bas, au Mexique, au Canada, en Inde, au Japon ou au Bénin.

Le quiz du jour :