1jour1actu : Qu’est-ce qu’un réfugié ?

Nordine Drici : C’est quelqu’un qui fuit son pays, parce qu’il y est en danger, à cause de la guerre par exemple ou de ses idées politiques ou de son origine… Il va chercher une protection dans un autre pays. Pour cela, il va traverser beaucoup de frontières. Il faut beaucoup de courage pour quitter sa ville et ses amis… Tous les réfugiés sont des migrants. Mais tous les migrants ne sont pas des réfugiés. Les migrants ne cherchent pas forcément une protection. Pour être réfugié, il faut obtenir le droit d’asile.

1jour1actu : Quelles sont les conditions pour obtenir le droit d’asile ?

Nordine Drici : Un organisme spécial, appelé l’Ofpra*, est chargé d’étudier les demandes. Une personne écoute le demandeur d’asile. Elle va chercher à savoir pour quelles raisons le demandeur d’asile a fui son pays. À lui d’apporter les preuves qu’il était en danger.

1jour1actu : Mais comment peut-on prouver qu’on est en danger dans son pays ?

Nordine Drici : C’est très difficile ! Souvent il faut des documents écrits et quand on a fui une situation compliquée, on part sans rien ! Il faut par exemple montrer des certificats médicaux montrant qu’on a été torturé ou sa carte de membre d’un parti politique… Certains attendent des années avant d’obtenir le droit d’asile. En attendant, le demandeur d’asile peut recevoir une aide financière de l’État et être hébergé dans des centres spécialisés. Il n’est pas autorisé à travailler. Pour les Syriens qui arrivent, la procédure devrait être plus rapide, car la situation est exceptionnelle.

1jour1actu : On entend dire souvent que la France est une terre d’accueil…

Nordine Drici : Ce n’est plus vrai ! La France accueille moins de réfugiés que ses voisins européens. En moyenne en Europe, trois demandes d’asile sur dix sont accordées. En France, seules deux sur dix. Cela a été le cas au XIXe siècle et jusque dans les années 1960, et c’est ce qui fait que la France, aujourd’hui, est riche de cultures multiples.
 
*Ofpra : office français de protection des réfugiés et des apatrides.

Sandra Laboucarie