1jour1actu : Bonjour, Laurent ! Votre travail, c’est un peu l’aventure tous les jours, non ? Pouvez-vous nous expliquer en quoi il consiste ?

Laurent Bruxelles : Je suis spéléologue, c’est-à-dire que j’étudie les sous-sols de la Terre pour essayer de comprendre notre passé et comment l’homme a vécu il y a plusieurs millions d’années. Par exemple, en analysant la grotte où l’australopithèque Little Foot (« Petit Pied ») a été découverte, j’ai réussi à déterminer son âge, 3,67 millions d’années. C’est l’une de nos plus vieilles ancêtres !

Ce travail, c’est une passion que vous aimez partager avec votre famille…

Laurent Bruxelles : Oui, dès leur plus jeune âge, j’ai emmené mes 4 enfants explorer des grottes ! Ils m’ont chacun suivi avec leur propre curiosité. En tout cas, ils n’ont jamais eu peur de se faufiler à mes côtés dans les recoins des grottes obscures. Aujourd’hui, Alexandre (17 ans), mon plus grand garçon, part même en exploration tout seul avec ses copains.

De toute votre expérience d’explorateur, c’était quoi le plus dur ?

Laurent Bruxelles : Quand je suis resté coincé une heure et demie dans une crevasse, la tête vers le bas ! J’étais en train d’explorer une grotte avec mon frère et j’ai vu un petit passage qui semblait mener vers une grande salle souterraine. J’ai expulsé l’air de mes poumons, et je me suis faufilé dans une crevasse, et là, impossible d’aller plus loin. Mon frère a dû m’aider à casser la roche petit à petit pour m’en sortir.

Et quel est l’un de vos plus beaux souvenirs ?

Laurent Bruxelles : Quand je suis retourné avec mes enfants dans une grotte que j’avais déjà explorée avec mon frère 30 ans auparavant. Nous avons retrouvé avec eux la trace de nos visages que nous avions laissée dans le sable avant de quitter la grotte. C’était émouvant de pouvoir montrer à nos enfants notre visage quand on avait 20 ans… Ils ont alors décidé de faire comme nous et de laisser la trace de leur visage à côté de la nôtre dans le sable de la grotte.

Propos recueillis par Claire Morand