« Allo, allo, IR0ISS, ici F6KFA, nous entendez-vous ? » C’est avec ces codes bizarroïdes que jeudi 19 mars un groupe d’une vingtaine d’élèves français a tenté de rentrer en contact avec la spationaute italienne Samantha Cristoforetti. Au début, le son a grésillé, mais après quelques secondes, d’un seul coup, la voix de la spationaute a retenti ! Un moment incroyablement émouvant.

Comment le contact élèves-espace a-t-il pu être établi ?

Grâce à des antennes ! Une première antenne de 3 m a été posée sur Terre près des élèves et une autre a été installée sur la Station spatiale internationale, c’est-à-dire sur le vaisseau spatial. Ce sont ces deux antennes qui ont permis d’acheminer les voix de la Terre vers l’espace et inversement. Un peu comme lorsque deux personnes se parlent avec des téléphones portables.

Combien de temps a duré l’entretien ?

Dix minutes, pas plus ! Ce fut court car il fallait que l’ISS soit positionnée au-dessus de l’endroit où étaient les élèves pour que l’échange puisse avoir lieu. Comme la station se déplace dans l’espace à 28 000 km/h, autour de la Terre, il y a eu très peu de temps pour assurer la communication Terre/Espace. Heureusement, pour compléter la discussion, une autre spationaute, Claudie Haigneré, est venue à Rueil-Malmaison pour discuter également avec les enfants. Il s’agit de la première astronaute européenne à être allée deux fois dans l’espace en 1996 et 2001.

Qu’est-ce que la spationaute italienne a expliqué aux élèves ?

Elle a leur a dit (en français alors qu’elle est, elle-même, italienne) qu’elle était arrivée dans l’espace la station en novembre et qu’elle y resterait jusqu’en mai prochain. Elle occupe l’ISS avec deux autres spationautes, un Américain et un Russe, à qui elle a apporté des petits cadeaux de bienvenue à son arrivée à bord de la station. En dehors de son travail scientifique, elle passe beaucoup de temps à contempler la beauté de la Terre vue depuis l’espace. Elle a expliqué aussi qu’elle s’était très vite adaptée à l’absence de gravité et que c’était une sensation incroyable de pouvoir flotter et bouger en toute liberté dans l’ISS.
 
Si toi aussi, tu as envie de participer avec ta classe à une telle interview, tu peux demander à ton enseignant de tenter sa chance, en contactant le groupe ARISS. Chaque année, plus de 80 groupes d’élèves dans le monde, dont une vingtaine en Europe, sont sélectionnés pour faire des échanges de ce type entre la Terre et l’ISS.

Muriel VALIN