À seulement 16 ans, elle fête sa première participation aux Jeux olympiques d’hiver. Tess Ledeux est la plus jeune des 117 athlètes de l’équipe de France olympique présents à Pyeongchang. Même si elle mesure 1,58 m, elle a déjà tout d’une grande : « Pour l’instant, je ne suis pas trop impressionnée. Mais j’aurais aimé arriver plus discrètement, être moins attendue par la presse ! »
L’an dernier, à 15 ans, lors de ses premières participations aux compétitions internationales « adultes », elle laisse éclater tout son talent. Elle devient ainsi championne du monde et remporte la médaille d’argent aux fameux X Games, le rendez-vous du ski freestyle le plus important de la planète. Depuis, les grandes marques de vêtements et autres sponsors se l’arrachent !

Les Jeux olympiques avec son cousin !

Malgré ses résultats incroyables, la jeune « étoile des neiges » française garde les pieds sur terre : « Comme nous “ridons” avec de la musique, nous ne sommes pas considérés comme de véritables athlètes, juste comme des jeunes s’amusant à sauter dans tous les sens ! Mais aujourd’hui, pour être au top dans une discipline aussi physique et risquée, il est absolument obligatoire de s’entraîner sérieusement. »
À 5 ans, Tess Ledeux commence à dévaler les pistes de sa station à La Plagne, en Savoie : un saut « à donf » par-ci, une acrobatie de « ouf » par là et, parfois, les fesses dans la poudreuse ! Et même pas peur de tomber, comme s’en souvient son cousin, le skieur Kevin Rolland (28 ans), médaillé olympique de bronze en half-pipe en 2014. « À 7 ans, elle voulait arrêter le ski alpin pour entrer au club de freestyle. Comme elle n’avait pas 12 ans, ce n’était pas possible. À force d’insister, ils l’ont acceptée à 9 ans ! »

Tess Ledeux

Tess, lors d’une compétition de slopestyle, en décembre dernier aux États-Unis. Cette épreuve de ski acrobatique consiste à réaliser des figures sur des tremplins et des rampes : c’est un sport extrême, qui comporte des risques et qui doit être pratiqué avec un entraîneur (Ezra Shaw / Getty Images / AFP).

« Je ne lâcherai pas le lycée »

Seule fille au milieu des garçons, notre casse-cou n’a pas froid aux yeux. Casquée, rien ne l’arrête ! Même pas un nez cassé par-ci, une pommette fracturée ou deux pouces écrabouillés par là, un menton râpé, un œil au beurre noir, et même un traumatisme crânien à l’âge de 10 ans.
Entre tous ces épisodes (qui font vieillir ses parents en un clin d’œil !), Tess Ledeux compte les coupes et médailles de son cousin, alignées dans le salon de coiffure de leur grand-mère. « Je rêve d’en gagner autant. Tomber ou me casser quelque chose fait partie du jeu : rien de grave ! En même temps, je ne réalise pas vraiment ce qui m’arrive. »
Aujourd’hui, Tess et Kevin se retrouvent ensemble, dans la même équipe de France. Chacun rêve de gagner sa médaille : « Avec ou sans, la première chose que je ferai en rentrant sera de retourner au lycée, prévient la Savoyarde. Je ne le lâcherai pas ! »

                                                                       En direct de Pyeongchang, Sophie Greuil