1jour1actu : Qui est Jojo, le jeune héros de cette histoire­ ?

Roman Griffin Davis : Il a 10 ans, et il ne jure que par Hitler, ce dictateur nazi qui a exterminé près de 6 millions de personnes durant la Seconde Guerre mondiale. Juste parce qu’ils étaient juifs. C’est terrible à dire, mais Jojo est comme la majorité des Allemands de son âge dans les années 1940 : il a été manipulé. Une scène montre d’ailleurs qu’il n’a pas un fond méchant…

La scène du lapin ?

Roman Griffin Davis : Oui ! Un jour, un officier nazi demande à Jojo de prouver son courage en égorgeant un lapin (rabbit, en anglais). Or, Jojo n’a aucune envie de tuer cet animal sans défense, et on va se moquer de lui. D’où le titre du film, Jojo Rabbit. Les enfants sont influençables, ils croient les paroles des adultes, ils suivent leur exemple. Et si les plus grands leur enseignent la haine, eux-mêmes deviendront des boules de haine.

Jojo Rabbit

Dans le film, Jojo est sous l’influence d’Hitler… C’est même son ami imaginaire ! (© Twentieth Century Fox)

Heureusement, Jojo va ouvrir les yeux…

Roman Griffin Davis : Il découvre que sa mère cache une jeune fille juive, Elsa, dans le grenier. D’abord, ça le terrifie. Mais, finalement, il va s’attacher à elle. Jojo réalise que les juifs sont des êtres humains, pas des monstres.

As-tu cherché des informations sur la Seconde Guerre mondiale pour faire ce film ?

Roman Griffin Davis : Le sujet me touche, ma mère m’en parle depuis que je suis tout petit. J’ai quand même voulu lire le plus de livres possible. Je connaissais l’existence des camps de concentration, ces camps où les nazis enfermaient les Juifs. En revanche, je ne savais pas qu’on y enfermait aussi des enfants. Quelle atrocité !

Ça fait quel effet de porter un uniforme nazi ?

Roman Griffin Davis : La première fois qu’elle m’a vu, ma mère a pleuré. J’avoue que ça m’a fait bizarre à moi aussi. C’est pourquoi il fallait que Jojo paraisse vraiment grotesque dans ce costume. Le film tourne les nazis en ridicule, notamment Hitler, pour montrer à quel point ils se trompent. Le réalisateur estime que l’humour est un bon moyen pour faire passer un message de paix. Pour lutter contre le racisme. Je pense qu’il a raison.

Propos recueillis par Laurent Djian

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